Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes restaient sous pression mercredi à la mi-journée et Wall Street était attendue dans le rouge, la crainte de nouvelles restrictions pour tenter de freiner l'épidémie de Covid-19 pesant sur le moral des investisseurs.

En Europe à 11H30 GMT, les Bourses de Francfort, Paris et Milan lâchaient plus de 3%. Londres cédait 1,80%. A Zurich, le SMI cédait 2,4%.

Les marchés américains s'orientaient également vers une ouverture en nette baisse: les contrats à terme reculaient de 1,78% sur le Dow Jones Industrial Average, de 1,53% sur l'indice élargi S&P 500 et de 1,28% sur le Nasdaq.

Les inquiétudes européennes et américaines concernant les nouveaux cas de coronavirus pesaient moins sur la tendance en Asie, où les marchés ont affiché un léger repli.

Sur le marché de la dette, l'aversion au risque profitait aux obligations faisant office de valeurs refuge, comme le taux allemand à dix ans (le Bund) à -0,64%, un niveau pas atteint depuis la mi-mars.

Les récents niveaux records d'infection en Europe ont déjà conduit plusieurs pays à mettre en place des restrictions plus importantes.

Ce mercredi, l'Allemagne et la France doivent imposer un tour de vis supplémentaire dans l'espoir d'enrayer la deuxième vague de propagation du Covid-19. L'Italie, qui doit connaître cette année sa pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale, voit se multiplier les manifestations contre de nouveaux blocages de l'activité de certaines catégories professionnelles.

En plein coeur de la première vague de la pandémie, les gouvernements et banques centrales des grandes économies mondiales avaient assuré un soutien massif pour freiner la récession qui se dessinait.

Ce qui avait permis aux marchés actions de se remettre de leurs affres de février-mars et de rebondir jusqu'à la fin de l'été.

Quel potentiel de soutien ?

Or, "il n'est pas évident dans l'immédiat que le soutien budgétaire sera aussi significatif la deuxième fois, c'est la raison pour laquelle les marchés actions dévissent", selon Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

Pour preuve, aux Etats-Unis, à une semaine de l'élection présidentielle, "il semble qu'il n'y ait aucune volonté de lancer un plan de relance budgétaire avant la fin du premier trimestre de l'an prochain", souligne l'expert.

Donald Trump a promis mardi "le meilleur" programme d'aides économiques possible mais après l'élection présidentielle du 3 novembre, accusant la responsable des démocrates à la Chambre des représentants de ne pas négocier en toute bonne foi. Les discussions achoppent sur le montant de ce deuxième volet de soutien.

L'Union européenne en est encore à mettre en route son budget et un premier plan de relance de 750 milliards d'euros, adopté en juillet dont ont tant besoin l'Italie et l'Espagne. Alors en mettre en place un nouveau...

Jeudi, Christine Lagarde présidera sa huitième réunion de politique monétaire à la Banque centrale européenne (BCE) et toute information nouvelle en matière de financement de l'économie sera particulièrement scrutée.

"La BCE ne va probablement pas annoncer de changement demain", mais "c'est une opportunité pour sa présidente Lagarde de calmer les marchés et de préparer la voie à de nouvelles mesures en décembre", indique Milan Cutkovic, analyste chez ActivTrades.

Hormis la pandémie, les investisseurs gardent un oeil sur la saison des résultats d'entreprises tandis que l'imminence de l'élection présidentielle américaine accentuait le climat d'incertitude.

Le secteur informatique était durement éprouvé: en bas du CAC 40, Atos s'enfonçait de 6,74% à 58,40 euros. Alten (-10,4% à 69,25 euros) et Sopra Steria (-16,3% à 97,80 euros) étaient fortement escamotés par le recul de leurs chiffres d'affaire au troisième trimestre. A Francfort, l'éditeur de logiciels SAP, malmené depuis plusieurs séances, poursuivait son plongeon (-2,93% à 94,11 euros).

Le secteur du tourisme était en première ligne des inquiétudes autour d'un durcissement des restrictions. Le groupe hôtelier InterContinental Hotels perdait 2,21% à 3.851,00 pence et IAG, maison-mère de British Airways, 2,05% à 94,36 pence. Le français Accor lâchait 4,05% à 21,32 euros.

afp/rp