L'Algérie a communiqué ce projet aux 15 membres du Conseil mercredi. Ce projet exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat entre Israël et le Hamas. Il n'a pas été possible de déterminer immédiatement si et quand l'Algérie pourrait soumettre le projet de résolution au vote.

"Ce projet de résolution pourrait mettre en péril des négociations délicates et faire dérailler les efforts diplomatiques exhaustifs et continus visant à obtenir la libération des otages et à garantir une pause prolongée dont les civils palestiniens et les travailleurs humanitaires ont désespérément besoin", a déclaré Mme Thomas-Greenfield à la presse.

La semaine dernière, les États-Unis, Israël, l'Égypte et le Qatar ont élaboré une proposition de pause prolongée dans les combats et attendent une réponse du Hamas. Jusqu'à présent, la seule trêve a duré une semaine à la fin du mois de novembre.

"Si elle est acceptée et mise en œuvre, cette proposition permettra à toutes les parties de faire un pas de plus vers la création des conditions nécessaires à une cessation durable des hostilités", a déclaré Mme Thomas-Greenfield.

"Le Conseil a l'obligation de veiller à ce que toute action entreprise dans les prochains jours accroisse la pression sur le Hamas pour qu'il accepte cette proposition", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed Bin Abdulrahman Al Thani, a rencontré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à New York vendredi et l'a informé de l'état d'avancement des négociations, a déclaré le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.

La guerre de Gaza a commencé lorsque des combattants du Hamas, le groupe militant qui dirige Gaza, ont attaqué Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et capturant 253 otages, selon les décomptes israéliens. En représailles, Israël a lancé un assaut militaire sur Gaza qui, selon les autorités sanitaires, a tué plus de 27 000 Palestiniens et dont on craint que des milliers d'autres corps ne soient perdus au milieu des ruines.

Les États-Unis et Israël s'opposent à un cessez-le-feu, estimant qu'il ne profiterait qu'au Hamas. Washington soutient plutôt les pauses dans les combats pour protéger les civils et libérer les otages pris par le Hamas.

Washington protège traditionnellement son allié Israël des actions de l'ONU et a déjà opposé son veto à deux reprises depuis le 7 octobre. Mais il s'est également abstenu à deux reprises, ce qui a permis au Conseil d'adopter des résolutions visant à accroître l'aide humanitaire à Gaza et appelant à des pauses humanitaires urgentes et prolongées dans les combats.

Pour être adoptée, une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies doit recueillir au moins neuf votes favorables et ne pas faire l'objet d'un veto de la part des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Chine ou de la Russie.

"Nous ne pensons pas que cette résolution ajoute quoi que ce soit à ce que nous avons déjà, mais nous craignons qu'elle ne nuise à ce que nous faisons actuellement sur le terrain", a déclaré Mme Thomas-Greenfield à propos du projet de texte de l'Algérie.