PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mardi et les Bourses européennes reculent également à mi-séance dans un contexte d'aversion au risque avec la publication de résultats mitigés de plusieurs grands groupes et à l'approche de la publication d'indicateurs de conjoncture en Europe et aux Etats-Unis.

La tendance est également plombée par le compartiment bancaire en raison des déboires de First Republic Bank aux Etats-Unis qui ravive le spectre d'un effet domino dans le secteur.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,26% pour le Dow Jones, de 0,44% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,35% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,55% à 7.532,15 vers 11h35 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,09%. À Londres, le FTSE abandonne 0,28%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,36%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,50% et le Stoxx 600 0,32%.

Les marchés d'actions, qui évoluent sur des niveaux records, observent de nouveau une pause après le repli de lundi alors que doivent être publiés dans la semaine des données sur l'inflation et le PIB en Europe et aux Etats-Unis avant les réunions de politique monétaire de plusieurs grandes banques centrales le mois prochain.

À la prudence sur la macroéconomie s'ajoute une certaine réserve sur la microéconomie avec notamment les résultats d'Alphabet et Microsoft ce mardi, avant ceux de Meta et Amazon dans le reste de la semaine. En Europe, des mastodontes comme Santander, UBS et Nestlé ont également publié leurs comptes trimestriels.

L'indice de la volatilité sur l'Euro Stoxx 50 avance de 3,08% à 17,68 points, tandis que son équivalent américain prend 3,67% à 17,51 points.

"Le tableau d'ensemble est que les marchés sont dans une phase de consolidation. La croissance économique a mieux résisté que prévu, et pour les entreprises européennes, les bénéfices des entreprises ont été meilleurs que prévu et les publications du jour en sont un bon exemple", a déclaré Andrew Bell, directeur général de Witan Investment Trust.

"L'incertitude est liée au fait que les taux d'intérêt vont probablement encore augmenter un peu. Les investisseurs ne sont pas sûrs", a-t-il ajouté.

Alors que les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) sont désormais soumis à une période de silence avant la réunion des 2 & 3 mai, en zone euro, le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a estimé, dans une interview au Monde publiée mardi, qu'une nouvelle hausse de taux était nécessaire en mai.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

First Republic Bank chutait de 21% en avant-Bourse après l'annonce par la banque régionale d'un plongeon de 40,8% des dépôts de ses clients au premier trimestre à 104,5 milliards de dollars par rapport au trimestre précédent. Ses concurrentes Huntington Bancshares, Truist Financial, Pacwest Bancorp et Western Alliance Bancorp cédaient de 2,4% à 2,8%.

En avant-Bourse, PepsiCo prenait 1,5% et General Electric 1,4%, après le relèvement de leurs prévisions annuelles, tandis que United Parcel Service (UPS) refluait de 5,3% après la publication d'un bénéfice trimestriel en baisse.

VALEURS EN EUROPE

Dans le sillage de la chute annoncée de First Republic Bank, le compartiment bancaire européen (-1,94%) accuse l'une des plus fortes baisses sur le Stoxx 600 avec notamment Société générale (-2,73%) et BNP Paribas (-2,16%) parmi les valeurs en queue de peloton du CAC 40.

La division par deux du bénéfice d'UBS (-1,18%) au premier trimestre accentue l'aversion au risque dans le secteur. Santander, de son côté, perd 4,94% après avoir fait état d'une baisse de 25% de son bénéfice net trimestriel au Brésil, son principal marché, malgré une hausse de 1% de son bénéfice total sur la période.

Les résultats ou prévisions de Nestlé (+1,4%), ABB (+3,47%) et Novartis (+2,87%) sont en revanche salués.

TAUX

Les rendements obligataires en zone euro reculent légèrement avec la baisse surprise des prix de 1% en mars dans l'industrie en Espagne et l'inquiétude sur les banques, selon certains analystes. La détente sur les taux reste cependant fragile à l'approche de la réunion le 4 mai de la BCE alors qu'une enquête Reuters montre qu'une majorité d'économistes estime que l'institution de Francfort relèvera son taux de dépôt de 25 points de base, puis le portera en juin à 3,50%, voire plus, en raison du niveau de l'inflation sous-jacente.

Le rendement du Bund allemand à dix ans abandonne environ quatre points de base, à 2,448, et celui à deux ans environ six points, à 2,897%

Aux Etats-Unis, les rendements à dix ans et deux ans cèdent respectivement sept points, à 3,4447%, et huit points, à 4,0586%.

CHANGES

Le dollar s'apprécie mardi de 0,2% face à un panier de devises de référence alors que les doutes concernant les résultats des entreprises et les perspectives de l'économie mondiale s'accentuent, ce qui fait reculer l'euro d'un plus haut de près de 10 mois, à 1,1018 dollar (-0,21%).

PÉTROLE

L'appréciation du dollar et les craintes sur la conjoncture pèsent sur les cours pétroliers: le Brent cède 0,71% à 82,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,75% à 78,17 dollars.

AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU JOUR

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou