Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais préfigurent une progression d'environ 0,3% à l'ouverture.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,55% à 5.674,05 points vers 11h20 GMT et à Francfort, le Dax prend 0,41%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,39%.

A Londres, le FTSE 100 recule de 0,37%, pénalisé par l'appréciation de la livre sterling, alors qu'à Dublin, l'ISEQ, toujours très sensible aux nouvelles sur le Brexit, s'adjuge 1,23%, au plus haut depuis 13 mois.

A 48 heures d'un Conseil européen considéré comme décisif pour tenter d'éviter une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) le 31 octobre, le suspense reste entier sur la capacité de Bruxelles et Londres à boucler à temps un projet de compromis.

Michel Barnier, le négociateur en chef de l'UE, a jugé les dernières propositions britanniques insuffisantes tout en soulignant qu'un texte devait être accepté dans la journée pour qu'il puisse recommander son approbation lors du Conseil européen. A Londres, selon la BBC, le Premier ministre, Boris Johnson, a salué une dynamique positive tout en admettant que de nombreux obstacles restaient à franchir.

La possibilité d'un compromis sur le Brexit prend pour l'instant le pas sur les interrogations suscitées par l'accord commercial partiel de vendredi entre les Etats-Unis et la Chine.

Dans une note sur le sujet, Mark Haefele, directeur de la stratégie d'investissement d'UBS Global Wealth Management, souligne ainsi qu'"un certain nombre de points restent sans réponse ou manquent de clarté".

"Les droits de douane prévus pour décembre n'ont pas été reportés, les restrictions sur Huawei n'ont pas été abordées et seront traitées séparément, les dispositions sur la propriété intellectuelle, les transferts de technologie forcés et les aides d'Etat chinoises restent peu claires", énumère-t-il.

Les nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI) attendues à 13h00 donneront aux investisseurs une nouvelle occasion de mesurer l'impact des tensions commerciales sur l'économie mondiale.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les valeurs bancaires devraient animer la séance sur les marchés américains puisque plusieurs poids lourds du secteur doivent publier leurs résultats trimestriels avant l'ouverture, parmi lesquels Goldman Sachs et JPMorgan Chase.

Ce dernier monte en avant-Bourse après l'annonce d'une hausse de 8,4% de son bénéfice trimestriel, tirée par les activités obligataires et celles sur le marché primaire.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le secteur de la distribution affiche la plus forte hausse du jour, un gain de 1,06%, grâce entre autres à la progression de valeurs britanniques comme Ocado (+2,04%) ou Tesco (+1,13%).

Les secteurs défensifs tirent par ailleurs une nouvelle fois leur épingle du jeu: l'indice Stoxx européen des télécommunications prend 0,79%, celui des services aux collectivités ("utilities") 0,55% et celui de l'immobilier 0,71%.

Selon l'enquête mensuelle de Bank of America Merrill Lynch sur les allocations d'actifs, le récent mouvement de rotation favorable aux valeurs défensives se traduit par une surpondération des produits de consommation courante au plus haut depuis mai 2013.

A la baisse, le compartiment des matières premières (-0,23%) souffre entre autres de l'annonce d'une baisse marquée des prix à la production en Chine en septembre, à trois jours de la publication des chiffres de la croissance du troisième trimestre.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro sont orientés à la baisse, un mouvement alimenté à la fois par les interrogations sur le Brexit et l'annonce d'une dégradation moins marquée qu'attendu du sentiment des investisseurs en Allemagne selon l'enquête mensuelle de l'institut ZEW.

Celui du Bund allemand à dix ans recule de près d'un point de base à -0,463%, poursuivant le repli entamé la veille après le pic de deux mois et demi inscrit vendredi à -0,427%.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à dix ans recule de plus de sept points à 1,689%, une baisse amplifiée par le fait qu'une partie des investisseurs étaient absents lundi, férié aux Etats-Unis. Il avait atteint vendredi un plus haut de deux semaines après les premières informations sur l'accord partiel USA-Chine.

CHANGES

L'espoir d'une issue positive aux négociations sur le Brexit a permis à l'euro de monter en matinée jusqu'à 1,1045 dollar mais il s'est ensuite orienté à la baisse pour retomber sous 1,1020 à la mi-journée en Europe.

La livre sterling, elle, est en hausse de 0,3% face au dollar et de 0,5% face à l'euro.

Le reflux de l'optimisme sur le commerce USA-Chine favorise parallèlement l'appréciation du dollar face à un panier de devises de référence.

PÉTROLE

Les doutes sur le commerce USA-Chine et les derniers indicateurs chinois (la balance commerciale lundi, les prix à la production ce mardi) favorisent la baisse des cours du brut: le Brent abandonne 0,79% à 58,88 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,14% à 52,98 dollars.

Les déclarations du secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, assurant que l'organisation et ses alliées feraient le nécessaire pour assurer la stabilité du marché ne suffisent pas à contrer ces facteurs baissiers.

(Marc Angrand)