PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance mardi, les craintes liées à l'inflation et aux politiques monétaires laissant la place aux espoirs liés à la réouverture des économies.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en progression de 0,2% pour le Dow Jones, de 0,29% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,67% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,24% à 6.382,79 points à 11h05 GMT. A Londres, le FTSE 100 prend 0,4% et à Francfort, le Dax avance de 0,29%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,34%, le FTSEurofirst 300 de 0,39% et le Stoxx 600 de 0,4%.

Le Dax a inscrit un plus haut historique, le CAC 40 un pic de plus de 20 ans et le Stoxx 600 n'est qu'à quelques fractions de son record du 10 mai.

Les craintes d'un resserrement de la politique monétaire américaine dès cette année face à l'accélération de l'inflation, qui ont dicté la tendance dominante sur les marchés ces dernières semaines, ont été au moins provisoirement apaisées par Robert Kaplan, le président de la Réserve fédérale de Dallas, qui a dit ne pas s'attendre à voir les taux d'intérêt remonter avant l'an prochain.

"Les investisseurs semblent croire que la Fed va ignorer les inquiétudes liées à l'inflation et s'en tenir à sa politique actuelle de taux d'intérêt bas et de programmes d'achats d'actifs généreux", explique Ricardo Evangelista, analyste senior d'ActivTrades.

Côté européen, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a écarté tout risque de retour durable de l'inflation en assurant que la politique de la BCE resterait "très accommodante pour longtemps".

Les marchés ont ignoré les chiffres inférieurs aux attentes du produit intérieur brut (PIB) japonais et misent sur la reprise de l'activité avec la levée des mesures de confinement et les progrès de la vaccination contre le COVID-19. Goldman Sachs estime ainsi que la moitié de la population mondiale pourrait être vaccinée d'ici à la fin de l'année.

VALEURS EN EUROPE

Si la plus forte hausse sectorielle à la mi-séance en Europe est pour le secteur de l'énergie (+1,60%), favorisé par la hausse des cours du pétrole, les autres compartiments cycliques profitent eux aussi du regain général d'appétit pour le risque: celui des matières premières s'adjuge 1,39%, celui de l'automobile 1,11%.

A la baisse, celui des télécoms (-1,02%) est pénalisé par la chute de 8,85% d'Iliad, le propriétaire de Free, après la suspension de son objectif de génération de trésorerie au nom de l'accélération des investissements dans la 5G.

Vodafone cède en outre 6,15% après avoir lui aussi annoncé une accélération de ses investissements.

La plus forte progression du CAC 40 est pour Engie (+3,95%) après ses résultats trimestriels.

Vivendi gagne 1,92% après avoir déclaré envisager de céder 10% supplémentaires du capital d'Universal Music Group, soit à un investisseur américain soit dans le cadre de la prochaine introduction en Bourse.

TF1 et M6 prennent respectivement 7,24% et 4,23% après l'annonce de leur projet de rapprochement.

TAUX

Le rendement à dix ans américains est pratiquement inchangé à 1,6454%, plus de cinq points de base en dessous du pic atteint jeudi dernier.

Sur le marché européen, celui du Bund allemand à dix ans, en hausse en début de séance, est reparti à la baisse après le rejet par la Cour constitutionnelle allemande d'un recours contre le PEPP, le programme d'achats d'urgence contre la pandémie de la Banque centrale européenne (BCE).

Il est revenu à -0,116% après être monté à -0,102% tandis que son équivalent français repassait sous 0,3%.

CHANGES

Le dollar recule pour la troisième séance consécutive face à un panier de devises de référence (-0,37%) et il est tombé à son plus bas niveau depuis le 25 février face à l'euro à 1,2223 et depuis six ans face au dollar canadien.

L'"indice dollar" accuse désormais un repli de plus de 1,2% par rapport à son pic de jeudi dernier, après les chiffres mensuels de l'inflation américaine.

Par ailleurs, la livre sterling profite face au dollar (+0,40%) des chiffres de l'emploi au Royaume-Uni, qui montrent un retour du taux de chômage à 4,8% au premier trimestre et une augmentation des recrutements en avril.

PÉTROLE

Le cours du baril de Brent a dépassé 70 dollars pour la première fois depuis le 15 mars, profitant du regain général d'optimisme avec la levée annoncée ou effective de restrictions sanitaires dans plusieurs pays européens et aux Etats-Unis.

Le Brent gagne0,63% à 69,90 dollars le baril après un pic à 70,24 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,53% à 66,62 dollars après avoir atteint, à 67,01, son meilleur niveau depuis le 8 mars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand