Zurich (awp) - Sous pression face l'évolution conjoncturelle, une vive concurrence et des exigences réglementaires accrues, les banques suisses doivent explorer de nouveaux modèles d'affaires. Ceux-ci reposent notamment sur le recours accru à la numérisation, ressort-il d'une étude de l'Association suisse des banquiers (ASB) et d'Accenture.

En 2019, les banques suisses ont affiché un résultat opérationnel cumulé inférieur de plus tiers au niveau affiché en 2005, deux ans avant l'éclatement de la crise financière, constate l'étude "Perspectives quant à l'avenir de la banque en Suisse" présentée mercredi par l'ASB et Accenture. La chute reflète de nombreux facteurs, dont la faiblesse des taux d'intérêt, la vigueur du franc et des exigences réglementaires accrues.

Des défis auxquels sont venus s'ajouter une concurrence croissante, l'entrée sur le marché de nouveaux prestataires, les questions de durabilité, l'évolution du comportement des clients et la mise en oeuvre des technologies numériques. Cette transformation nécessite des modèles d'affaires non seulement numériques, mais aussi ouverts, modulaires et agiles, notent les auteurs de l'étude.

Or malgré de conséquents efforts d'optimisation, les structures de nombreuses banques suisses demeurent souvent trop rigides. Celles-ci doivent donc examiner attentivement la manière dont elles peuvent recourir aux nouvelles technologies et au développement de l'innovation.

"Jouant un rôle important dans le développement de l'économie, les banques disposent d'une grande marge de manoeuvre pour façonner leurs modèles de création de valeur", indique August Benz, le directeur général adjoint de l'ASB, cité dans le communiqué. Toutefois, en matière de recours aux nouvelles technologies, elles doivent veiller aux éventuelles restrictions liée à la réglementation.

En utilisant des services informatiques dans le nuage, par exemple, les banques doivent considérer leurs obligations en matière de secret bancaire. Reste que, selon les auteurs de l'étude, la réglementation existante ne peut être considérée comme un obstacle décisif au développement de nouveaux modèles d'affaires.

Outre l'informatique nuagique, l'utilisation de l'intelligence artificielle et l'analyse des données ainsi que les interfaces standardisées offrent un potentiel considérable. Elles demeurent ouvertes aux banques d'un point de vue réglementaire.

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