New York (awp/afp) - Le laboratoire américain Merck a plongé dans le rouge au quatrième trimestre en raison d'une charge liée à un partenariat de grande ampleur avec le japonais Daiichi Sankyo, a-t-il indiqué, jeudi, dans un communiqué.

Le groupe, connu sous le nom de MSD en dehors des Etats-Unis et du Canada, a enregistré une perte nette de 1,23 milliard de dollars entre octobre et fin décembre, contre un bénéfice net de 3 milliards de dollars un an auparavant.

Le laboratoire a en effet dépensé 9,6 milliards en recherche et développement sur cette période, dont 5,5 milliards de dollars versés à Daiichi pour développer conjointement des traitements contre le cancer. Le montant total des versements au groupe nippon pourrait atteindre jusqu'à 22 milliards de dollars au total.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice s'affiche aussi en net recul (-98%) à 0,03 dollar, mais supérieur aux attentes des analystes de Wall Street.

Au total, Merck a réalisé un chiffre d'affaires en progression de 6% sur cette période, à 14,6 milliards de dollars, légèrement supérieur aux attentes du marché.

Il a été dopé, encore une fois, par son traitement phare contre le cancer, Keytruda. Ce traitement dit "blockbuster", recommandé dans de plus en plus d'indications contre divers types de cancers, a rapporté 6,6 milliards de dollars sur le seul quatrième trimestre (+21%).

Les ventes du vaccin Gardasil - pour la prévention du cancer du col de l'utérus - continuent aussi leur croissance (+27%) à 1,8 milliard de dollars, toujours portées par la forte demande en Chine, mais aussi par des commandes publiques aux Etats-Unis.

A l'inverse, les revenus de son traitement anti-Covid molnupiravir - commercialisé sous le nom de Lagevrio -, ont plongé (-77%) sur fond de reflux de la pandémie, à 193 millions de dollars.

Surtout, les traitements contre le diabète Januvia et Janumet continuent de voir leur chiffre d'affaires s'éroder (-14% à 787 millions de dollars) face à la concurrence de médicaments génériques moins chers.

Pour l'ensemble de 2023, le laboratoire a engrangé 60,1 milliards de dollars de recettes (+1%), dans le haut de la fourchette qu'il s'était fixée, un chiffre supérieur aux attentes des analystes de Wall Street.

Son bénéfice net par action a atteint 1,51 dollar, dépassant ses anticipations tout comme les attentes du marché.

L'an dernier, le laboratoire a "investi environ 30 milliards de dollars en recherche et développement dans le cadre de nos efforts continus pour découvrir, développer et collaborer pour amener la prochaine génération d'innovations fortes. À mesure que nous avançons, je suis convaincu que notre forte dynamique se poursuivra", a souligné son PDG Robert Davis, cité dans le communiqué.

Pour 2024, Merck indique tabler sur des ventes comprises entre 62,7 et 64,2 milliards de dollars, pour un bénéfice par action compris entre 8,44 et 8,59 dollars.

Dans les échanges électroniques avant l'ouverture de la Bourse de New York jeudi, le titre gagnait 1,3% à 122, 34 dollars.

afp/jh