PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse mais les Bourses européennes sont hésitantes à mi-séance vendredi avant la publication des chiffres mensuels de l'inflation aux Etats-Unis, qui pourraient influencer les décisions et le discours de la Réserve fédérale à l'issue de sa réunion la semaine prochaine.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une progression de 0,32% pour le Dow Jones, de 0,42% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,41% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40, à 7.007,33 points, est pratiquement à l'équilibre à 12h00 GMT, tout comme le FTSE 100 à Londres, alors qu'à Francfort, le Dax gagne 0,2%.

L'indice EuroStoxx 50 grappille 0,06% mais le FTSEurofirst 300 recule d'autant et le Stoxx 600 cède 0,1%.

Ce dernier conserve une hausse de 3% depuis le début de la semaine et le CAC une progression de 3,6%; tous deux restent donc en passe d'enregistrer leur meilleure performance hebdomadaire depuis la mi-mars.

Le département du Travail publiera à 13h30 GMT les chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, que le consensus Reuters attend en hausse de 0,7% sur un mois et de 6,8% en rythme annuel, donc au plus haut depuis plus de 30 ans.

S'il n'est pas la mesure des prix privilégiée par la Fed, l'indice "CPI" sera forcément pris en compte par les dirigeants de la banque centrale qui se réunissent mardi et mercredi prochains pour décider du rythme du "tapering", la réduction des achats de titres sur les marchés, et du calendrier prévisionnel de la hausse des taux en 2022.

"Les marchés se préparent déjà à la possibilité de trois hausses de taux l'an prochain, donc une Fed 'faucon' est déjà intégrée dans les cours", estime Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Le repli des valeurs européennes s'explique aussi par un regain d'inquiétude sur la dangerosité du variant Omicron du coronavirus. Oxford Economics vient ainsi de ramener ses prévisions de croissance pour la zone euro pour le quatrième trimestre et le premier trimestre 2022 à 0,4% contre 0,7%.

VALEURS EN EUROPE

La plus forte baisse sectorielle en Europe est pour le compartiment des hautes technologies, dont l'indice Stoxx cède 0,66% au lendemain du repli de 1,71% du Nasdaq américain, le plus exposé aux prises de bénéfices qui ont marqué la séance à Wall Street.

À Paris, Dassault Systèmes (-1,73%) et Worldline (-1,26%) figurent parmi les reculs les plus marqués du CAC 40.

Dans le peloton de tête de l'indice parisien, ArcelorMittal gagne 1,61%, le secteur des ressources de base (+0,25%) profitant des spéculations sur une poursuite de l'assouplissement de la politique monétaire chinoise.

La plus forte progression de l'EuroStoxx 50 est pour Daimler, qui gagne 3,84% après la scission de sa filiale de poids lourds, Daimler Truck.

Toujours à Francfort, Bayer s'adjuge 2,51% après une nouvelle décision judiciaire favorable au groupe aux Etats-Unis dans le dossier de l'herbicide Roundup.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain sont repartis à la hausse à l'approche des chiffres de l'inflation, effaçant une partie de leur baisse de jeudi: le dix ans remonte à 1,5162%, le deux ans (le plus sensible aux anticipations d'inflation) à 0,72%.

La hausse est plus limitée sur le marché européen, où le rendement à dix ans allemand s'affiche à -0,33%. Il était revenu à -0,364% jeudi après les informations de Reuters sur les débats au sein de la Banque centrale européenne (BCE) concernant les achats d'actifs.

CHANGES

Le dollar gagne du terrain face aux autres grandes devises (+0,13%) avant l'inflation américaine, l'euro retombant à 1,1268 contre plus de 1,13 en début de journée.

Du côté des devises émergentes, le yuan reprend des couleurs après la chute provoquée jeudi par la décision de la Banque populaire de Chine de relever les réserves obligatoires de devises des banques.

PÉTROLE

Orienté à la baisse en début de journée, le marché pétrolier est repassé dans le vert pour reprendre une partie du terrain cédé jeudi et il se dirige vers sa plus forte hausse hebdomadaire depuis fin août.

Le Brent gagne 0,9% à 75,09 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,01% à 71,66 dollars.

L'un et l'autre affichent une hausse de plus de 7% sur la semaine après six semaines de repli.

(édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand