Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris reprenait sa marche en avant (+0,40%) mercredi matin, aidée par de nouveaux signes de détente dans le conflit commercial sino-américain et à la veille d'une réunion de la Banque centrale européenne qui suscite de fortes attentes du marché.

A 10H08 (08H08 GMT), l'indice CAC 40 gagnait 22,47 points à 5.615,68 points. La veille, il avait fini stable (+0,08%).

La Chine a publié mercredi une liste de produits américains qui seront exemptés des surtaxes douanières mises en place l'an dernier, au moment où Pékin et Washington doivent se retrouver en octobre pour des pourparlers commerciaux.

Mais les investisseurs attendent surtout le verdict de la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi: le marché espère un ensemble de mesures destinées à relancer l'économie de la zone euro.

Au minimum, la BCE devrait laisser son taux de refinancement des banques à zéro, tout en abaissant celui sur les dépôts. En parallèle pourrait être annoncé un système de taux dégressifs pour alléger la charge d'intérêt pesant pour plus de 7 milliards par an sur les banques ("tiering"). Le plus délicat sera la décision de relancer ou pas les achats de dette, une mesure que les marchés appellent de leurs voeux.

"Dans les salles de marché, les discussions vont bon train sur le programme que pourrait dévoiler Mario Draghi demain. De plus en plus d'intervenants semblent anticiper la mise en oeuvre d'un système de +tiering+, ce qui pourrait apporter un peu de soutien aux valeurs bancaires", a souligné dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

En Italie, le nouveau gouvernement de Giuseppe Conte est désormais opérationnel après voir obtenu mardi la confiance du Sénat.

Du côté des indicateurs, la séance s'annonce peu animée, à l'exception de la publication, aux Etats-Unis, des prix à la production du mois d'août et des stocks hebdomadaires de pétrole.

EDF rebondit

Sur le terrain des valeurs, Hermès reculait de 1,16% à 632,60 euros malgré une rentabilité au plus haut au premier semestre grâce au succès de sa maroquinerie, notamment en Chine.

"Les résultats sont bons mais la rentabilité stagne, ressortant très légèrement inférieure à celle du premier semestre 2018, ce qui laisse apparaître une valorisation peut-être excessive", a souligné auprès de l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

Le gérant d'Hermès, Axel Dumas, a aussi évoqué un "manque à gagner à Hong Kong" pour lequel "il va falloir trouver des compensations", selon l'analyste.

Casino prenait 2,03% à 44,79 euros tandis que Carrefour cédait 0,80% à 16,76 euros. Selon BFM Business, qui n'identifie pas ses sources, Carrefour réfléchirait depuis cet été à une offre de reprise de Casino, en plein plan de désendettement. "Il n'y a pas d'offre, ni de projet d'offre, de Casino sur la table", a toutefois réagi une porte-parole de Carrefour auprès de l'AFP.

Iliad reculait (-0,62% à 79,50 euros) après que le groupe, maison mère de l'opérateur Free, et Altice, propriétaire des chaînes BFMTV, RMC Découverte et RMC Story, sont parvenus à un accord pour la reprise de la diffusion de ces chaînes via les Freebox.

Fleury Michon était pénalisé (-2,82% à 31,00 euros) par une perte nette de 8,8 millions d'euros au premier semestre 2019, un résultat que le groupe lui-même qualifie de "décevant" et qu'il attribue à la flambée des cours du porc.

EDF rebondissait (+3,26% à 10,45 euros) en revanche après avoir perdu près de 7% la veille dans le sillage de l'annonce d'un potentiel défaut de fabrication de composants de réacteurs nucléaires fournis par sa filiale Framatome.

L'énergéticien a en outre assuré mardi avoir pris les provisions financières nécessaires pour ses déchets nucléaires, soulignant avoir par "prudence" envisagé que certaines matières qu'il espère recycler à l'avenir puissent finalement ne pas l'être.

Airbus ne semblait pas affecté (+0,88% à 123,38 euros) par sa demande d'une inspection immédiate de plusieurs types d'hélicoptères après un accident qui a fait six morts fin août en Norvège.

Somfy progressait de 2,20% à 83,50 euros, fort d'un bénéfice net en hausse de 9,6% au premier semestre, à 91,2 millions d'euros, soutenu par des ventes en progression en Europe du Nord et de l'Est et une amélioration opérationnelle.

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