Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en repli (-0,40%) lundi, revoyant quelque peu ses ambitions à la baisse après l'annonce d'un accord commercial partiel entre Pékin et Washington dont les contours restent à préciser d'ici à sa signature annoncée pour la mi-novembre.

L'indice CAC 40 a cédé 22,40 points à 5.643,08 points, dans un volume d'échanges faible de 2,5 milliards d'euros. Vendredi, il avait fini sur une forte progression de 1,73%.

La cote Parisienne, qui a débuté légèrement dans le rouge, a clôturé sur la même tendance après avoir entre-temps creusé ses pertes.

Les marchés, qui s'étaient emballés en fin de semaine dernière dans l'espoir d'un accord entre les Etats-Unis et la Chine, ont modéré leurs ardeurs une fois ce dernier annoncé.

Le "soufflé s'est dégonflé déjà en fin de journée vendredi mais les marchés européens étaient déjà fermés", a souligné auprès de l'AFP Cédric Besson, gérant et conseiller du président de Gaspal Gestion.

Vendredi, Washington a annoncé avoir trouvé un accord partiel avec Pékin dans la guerre commerciale qui les oppose depuis plus de 15 mois.

Les contours de cette entente restent à préciser, mais sa signature devrait intervenir mi-novembre au Chili, en marge d'un sommet de l'Association des pays riverains du Pacifique, a estimé lundi le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

La Chine s'est engagée à acheter davantage de produits agricoles en provenance des États-Unis et a obtenu en échange que Washington renonce à l'augmentation de 25% à 30% des tarifs douaniers punitifs sur 250 milliards de dollars d'importations chinoises, qui devait entrer en vigueur mardi.

D'autres avancées dans les négociations sur la propriété intellectuelle et les services financiers ont été revendiquées par les deux parties, sans plus de détails.

Tout en soulignant qu'il privilégiait l'hypothèse d'un accord commercial, Steven Mnuchin a admis s'attendre à tout. "S'il n'y avait pas d'accord, les tarifs douaniers (prévus en décembre) entreraient en vigueur", a-t-il dit.

"Donald Trump a accepté de faire des accords par petits pas, d'autant qu'il en a davantage besoin que les Chinois", selon M. Besson.

Les marchés vont donc continuer de "vivre avec ces allers-retours" entre les deux parties, mais "les Chinois ne devraient pas lâcher beaucoup" de lest, a-t-il ajouté.

Sur le front des indicateurs, le moral des investisseurs a aussi été affecté par la baisse plus importante que prévu des importations et des exportations de la Chine en septembre, signe que son économie subit les conséquences du bras de fer commercial.

La production industrielle en zone euro est quant à elle repartie à la hausse (+0,4%) en août par rapport à juillet, soit un peu mieux que prévu par les économistes.

Bic déçoit, Virbac surprend positivement

Concernant le Brexit, "le pire n'est pas encore sûr", a estimé M. Besson, car "nous avons l'impression qu'il y a de la bonne volonté de chaque côté, mais que cela manque de précisions."

"Il y aura un Brexit mais probablement pas le 31 octobre", un report de l'échéance étant le plus probable, a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni et l'Union européenne sont engagées dans d'ultimes tractations pour tenter de parvenir à un accord de divorce jugé "possible" avant le 31 octobre par le ministre irlandais des Affaires étrangères.

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne le 31 octobre est la "priorité" du gouvernement, a déclaré pour sa part Elizabeth II au Parlement, se faisant la voix de Boris Johnson.

Sur le terrain des valeurs, sensible au différend commercial, ArcelorMittal a perdu 2,57% à 13,11 euros.

Vallourec a été pénalisé (-3,77% à 2,27 euros) par le repli des cours du pétrole. Total a reculé pour sa part de 1,24% à 45,84 euros.

Bic a souffert (-2,77% à 63,20 euros) de l'abaissement de sa prévision de chiffre d'affaires pour 2019 en raison d'un troisième trimestre plus faible que prévu.

Faurecia a cédé 1,61% à 43,49 euros après avoir signé un protocole d'accord avec l'allemand Continental en vue d'acquérir les 50% restants de la coentreprise SAS créée en 1996 pour 225 millions d'euros.

En revanche, Virbac s'est envolé de 11,59% à 231,00 euros, dynamisé par le relèvement de sa prévision de croissance du chiffre d'affaires pour 2019.

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