Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a ouvert en hausse mardi (+0,43%), redressant la tête après trois séances de recul et essayant d'oublier un peu le conflit commercial pour se concentrer sur les résultats de sociétés et la macroéconomie.

A 09H50 (07H50 GMT), l'indice CAC 40 prenait 23,23 points à 5.401,48 points. La veille, il avait fini en baisse de 0,37%.

"Avant une avalanche de résultats de part et d'autre de l'Atlantique, une rencontre importante entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker", le président de la Commission européenne, mercredi "à Washington, et la (réunion de la) BCE cette semaine, les marchés font preuve de résistance", ont souligné les analystes de Aurel BGC.

"Après la clôture (de Wall Street), Alphabet (Google, Snap, etc..) a publié des résultats très solides" et "rassuré sur la capacité de la tech américaine à afficher des taux de croissance toujours aussi impressionnants, tandis que la Chine entre dans une nouvelle ère de soutien à sa croissance", ont-ils poursuivi en voyant dans ces deux annonces des facteurs de soutien aux indices européens.

Confronté aux effets de la guerre commerciale que lui a déclaré Donald Trump, le gouvernement chinois s'est résolu à des mesures de soutien à l'économie, reléguant au second plan la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

Les indicateurs d'activité "PMI seront au centre de l'attention des investisseurs" alors que les marchés européens "ont commencé la semaine par une baisse" sous le coup des derniers déclarations de Donald Trump, a aussi observé Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Critiques à l'égard de la Réserve fédérale américaine, accusations de manipulation de leur monnaie contre la Chine et l'Union européenne ou mise en garde violente contre l'Iran, le dirigeant américain n'a pas lésiné sur les attaques depuis vendredi.

Mercredi, le dossier commercial sera de nouveau au centre de l'actualité, avec la rencontre à Washington entre MM. Juncker et Trump, mais dans l'intervalle les investisseurs vont s'intéresser aux chiffres d'activités PMI en juillet en zone euro et aux Etats-Unis.

En France, la croissance du secteur privé (indice PMI) a légèrement ralenti en juillet, malgré des perspectives favorables, notamment dans le secteur des services.

Le rapport trimestriel de la BCE (Banque centrale européenne) sur les conditions de crédit en zone euro est également à l'agenda.

Bond de Peugeot

Sur le terrain des valeurs, la cote engrangeait les publications de plus en plus nombreuses au fil des jours.

Peugeot décollait de 9,50% à 22,37 euros, propulsé par la publication d'un bénéfice net en hausse de 18% au premier semestre par le constructeur français, grâce à l'amélioration de la rentabilité de ses activités automobiles, y compris chez Opel qui contribue déjà aux bénéfices.

Edenred bondissait de 10,21% à 31,52 euros, dynamisé par le bénéfice net et le chiffre d'affaires meilleurs qu'attendu publiés au premier semestre par le groupe de services prépayés, maison mère de Ticket Restaurant.

Les titres technologiques profitaient de la performance d'Alphabet. STMicroelectronics montait de 2,93% à 20,38 euros et Soitec de 1,76% à 72,35 euros.

Michelin reculait de 0,23% à 107,25 euros, légèrement fragilisé par une baisse du chiffre d'affaires au premier semestre, liée à un effet de change défavorable, même si son bénéfice net a augmenté de 6% entre janvier et juin.

Veolia perdait 2,38% à 18,85 euros, dans la foulée de l'annonce de la nomination de deux nouveaux directeurs généraux adjoints au sein de son comité exécutif: Estelle Brachlianoff en charge des opérations, et Claude Laruelle, en charge des finances.

Sartorius Stedim Biotech montait de 2,41% à 95,75 euros, soutenu par un relèvement de ses objectifs annuels à la faveur d'un deuxième trimestre supérieur aux attentes.

SES profitait (+1,21% à 15,49 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "surpondérer" par Morgan Stanley.

Maisons du monde, à l'inverse, était pénalisé (-3,12% à 31 euros) par un abaissement de la sienne à "neutre" par Goldman Sachs.

Navya gagnait 7,16% à 7,50 euros pour ses premiers échanges à la Bourse de Paris. La start-up française, pionnière des véhicules autonomes, a annoncé avoir levé environ 37,6 millions d'euros, soit moins qu'espéré.

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