CITE DU VATICAN, 31 décembre (Reuters) - Le pape François Pope a condamné mercredi les personnes accusées d'avoir détourné des fonds publics destinés aux migrants pauvres de la ville de Rome et estimé que la capitale italienne avait besoin d'un "renouveau spirituel et moral".

La police a arrêté début décembre 37 personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau de type mafieux qui oeuvrait pour faire attribuer les contrats publics à des proches du patron présumé de cette organisation, un membre de l'extrême-droite.

Cette vaste enquête, toujours en cours, a été surnommée par la presse italienne "Mafia capitale".

Certains contrats portaient sur la gestion de centres pour immigrés dans les faubourgs de la capitale.

Selon les enquêteurs, certains fonds ont atterri dans les poches des administrateurs corrompus de la ville et de leurs acolytes au lieu d'être affectés à l'amélioration des conditions des personnes défavorisées.

"Nous devons défendre les pauvres, et pas nous défendre des pauvres. Nous devons être au service des pauvres, pas utiliser les pauvres", a déclaré le pape lors de son homélie pour les vêpres de la Saint-Sylvestre à la basilique Saint-Pierre de Rome.

Il a évoqué le cas où les pauvres étaient "contraints de se conduire comme des mafiosis" pour se défendre.

Parmi les documents rendus publics par les enquêteurs figurent des transcriptions de conversations montrant comment des entrepreneurs ont décroché des contrats publics. "As-tu la moindre idée de ce que tu pourrais gagner sur les immigrés ? Le trafic de drogue rapporte moins", peut-on lire sur un de ces documents. (Philip Pullella; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)