Les principales Bourses européennes évoluent en baisse en début de séance lundi, cédant aux prises de bénéfice après les plus hauts de plus de trois mois atteints par de nombreux indices à la faveur des nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) et du rebond inattendu de l'emploi aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40, qui a inscrit vendredi sa meilleure clôture depuis le 6 mars et affiche sur la semaine écoulée un bond de 10,7%, sa meilleure performance hebdomadaire depuis 2011, perd 0,6% à 5.166,57 points vers 08h05 GMT.

A Londres, le FTSE 100 cède 0,44% et à Francfort, le Dax recule de 0,76%. L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,75%, le FTSEurofirst 300 de 0,68% et le Stoxx 600 de 0,6%.

Si l'annonce inattendue, vendredi, de 2,5 millions de créations d'emplois aux Etats-Unis le mois dernier accompagnées d'un recul du taux de chômage, a été applaudie par les investisseurs, les chiffres publiés depuis sont moins encourageants et justifient un regain de prudence.

En Chine, les chiffres mensuels du commerce extérieur publiés dimanche ont ainsi déçu certains observateurs en montrant une nouvelle baisse des exportations et une chute plus marquée qu'attendu des importations.

En Allemagne, la production industrielle a chuté de 17,9% en avril, une baisse sans précédent et plus marquée encore qu'attendu puisque le consensus Reuters la donnait en recul de 16,0%.

Le principal rendez-vous de la semaine qui commence sera la réunion de la Réserve fédérale, qui ne devrait pas modifier sa politique monétaire vendredi mais doit présenter de nouvelles prévisions et pourrait préciser sa vision de la reprise.

"Dans ce contexte de reprise, nous n'attendons pas d'annonces de mesures additionnelles de la part de la Fed au cours d'une réunion qui devrait être essentiellement un exercice de communication", résume Franck Dixmier, directeur des investissements obligataires d'AllianzGI.

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), doit par ailleurs s'exprimer à partir de 13h45 GMT devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.

VALEURS

Les replis sectoriels les plus marqués du début de séance affectent les valeurs technologiques, dont l'indice Stoxx européen abandonne 1,82%, la santé (-1,76%) et la consommation non-contrainte (-1,43%).

AstraZeneca recule de 2,99% après les informations de presse selon lesquelles le groupe pharmaceutique a approché l'américain Gilead en vue d'un éventuel rapprochement mais a essuyé un refus.

A la hausse, les parapétrolières profitent de la poursuite du rebond des cours du brut: TechnipFMC gagne (+6,68%), la meilleure performance du CAC 40, CGG prend 8,45% et Vallourec avance de 11,27%.

Les banques restent elles aussi bien orientées, à l'instar de Société générale (+5,41%) ou d'Intesa Sanpaolo (+1,84%), qui a reçu le feu vert de la BCE au rachat d'UBI Banca (+3,97%).

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, l'indice Nikkei a fini la journée sur une progression de 1,37%, sa sixième hausse d'affilée, et affiche sa meilleure clôture depuis le 21 février, les investisseurs japonais ayant salué à leur tour les statistiques de l'emploi aux Etats-Unis.

Le marché n'a pratiquement pas réagi aux chiffres révisés du produit intérieur brut (PIB) japonais pour la période janvier-mars, qui montrent une contraction de 2,2% en rythme annualisé, moins marquée qu'estimé initialement.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a gagné 0,24%, les chiffres décevants du commerce extérieur ravivant les espoirs de mesures supplémentaires de soutien à l'économie.

A WALL STREET

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent pour l'instant une ouverture proche de l'équilibre à Wall Street.

Vendredi, le rebond surprise de l'emploi aux Etats-Unis en mai a été applaudi à la Bourse de New York: l'indice Dow Jones a gagné 3,15% ou 829,16 points à 27.110,98, le S&P-500 a pris 81,58 points, soit 2,62%, à 3.193,93 et le Nasdaq Composite, en hausse de 2,06%, a clôturé à 9.814,08 points après avoir franchi en séance son plus haut historique atteint en février dernier.

Le S&P a ramené à moins de 1% son repli depuis le début de l'année, alors qu'il était en baisse de 32% à la fin mars. L'indice est à 5,7% de son plus haut historique et le Dow Jones à 8% environ.

TAUX

Les rendements obligataires de référence sont en léger recul mais restent proches de leurs récents plus hauts: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, revient à -0,285% après avoir pris près de cinq points vendredi pour atteindre son plus haut niveau depuis le 25 mars à -0,257%.

Celui des bons du Trésor américains à dix ans, à 0,9153%, conserve l'essentiel des gains engrangés en réaction aux chiffres de l'emploi. Il était monté en séance vendredi à 0,959%, son meilleur niveau depuis le 20 mars.

CHANGES

Le dollar reste orienté à la baisse face aux autres grandes devises (-0,08%) et l'euro se maintient autour de 1,13 dollar, non loin du plus haut de près de trois mois atteint vendredi à 1,1384 dollar.

PÉTROLE

Le marché pétrolier monte toujours après la décision de l'"Opep+" de prolonger d'un mois ses mesures de réduction de l'offre mondiale de brut mais les cours ont abandonné une partie de leurs gains du début de séance, certains investisseurs se montrant déçus par le fait que la prolongation n'aille pas au-delà de juillet.

Le Brent gagne 1,51% à 42,94 dollars le baril après avoir atteint 43,41 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,26% à 40,05 dollars après un pic à 40,44.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)