Le procureur de la Cour pénale internationale a déclaré lundi qu'il avait demandé des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, de son chef de la défense et de trois dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre présumés.

Voici quelques réactions à cette annonce :

LE PRÉSIDENT ISRAÉLIEN ISAAC HERZOG :

"Toute tentative d'établir un parallèle entre ces terroristes atroces et le gouvernement démocratiquement élu d'Israël, qui s'efforce de remplir son devoir de défense et de protection de ses citoyens dans le respect total des principes du droit international, est scandaleuse et ne peut être acceptée par personne.

MINISTRE ISRAELIEN DES AFFAIRES ETRANGERES ISRAEL KATZ :

"J'ai l'intention de m'entretenir avec les ministres des affaires étrangères des principaux pays du monde pour les exhorter à s'opposer à la décision du procureur et à déclarer que, même si des mandats sont émis, ils n'ont pas l'intention de les appliquer contre les dirigeants israéliens."

DÉCLARATION DU GROUPE MILITANT PALESTINIEN HAMAS :

"Le Hamas dénonce fermement les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d'assimiler la victime au bourreau en émettant des mandats d'arrêt contre un certain nombre de dirigeants de la résistance palestinienne.

"Le Hamas exige l'annulation de tous les mandats d'arrêt émis contre les dirigeants de la résistance palestinienne, pour avoir violé les conventions et les résolutions des Nations Unies.

PORTE-PAROLE DU PREMIER MINISTRE BRITANNIQUE, RISHI SUNAK :

"Cette action n'est pas utile pour parvenir à une pause dans les combats, pour faire sortir les otages ou pour faire entrer l'aide humanitaire."

BENNY GANTZ, MINISTRE ISRAÉLIEN DE LA GUERRE :

"Établir un parallèle entre les dirigeants d'un pays démocratique déterminé à se défendre contre une terreur méprisable et les dirigeants d'une organisation terroriste assoiffée de sang (le Hamas) est une profonde distorsion de la justice et une faillite morale flagrante."

CHANCELIER AUTRICHIEN KARL NEHAMMER :

"Nous respectons pleinement l'indépendance de la CPI. Toutefois, le fait que le chef de l'organisation terroriste Hamas, dont l'objectif déclaré est l'extinction de l'État d'Israël, soit cité en même temps que les représentants démocratiquement élus de ce même État est incompréhensible."

SÉNATEUR JIM RISCH, RÉPUBLICAIN LE PLUS ANCIEN DE LA COMMISSION DES RELATIONS ÉTRANGÈRES DU SÉNAT DES ÉTATS-UNIS :

"Il n'y a aucune raison pour que la Cour enquête sur Israël, qui n'est pas partie au Statut de Rome et qui dispose d'un système judiciaire pleinement opérationnel.

MINISTRE ISRAÉLIEN DES FINANCES, BEZALEL SMOTRICH :

La décision de demander des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant est une "démonstration d'hypocrisie et de haine du Juif".

"Les mandats d'arrêt contre eux sont des mandats d'arrêt contre nous tous".

WASEL ABU YOUSSEF, MEMBRE DU COMITÉ EXÉCUTIF DE L'ORGANISATION DE LIBÉRATION DE LA PALESTINE (OPL) :

"Le peuple palestinien a le droit de se défendre... La CPI doit délivrer des mandats d'arrêt contre les responsables israéliens qui commettent des crimes de génocide dans la bande de Gaza."

SAMI ABU ZUHRI, HAUT RESPONSABLE DU HAMAS :

La décision "assimile la victime au bourreau" et encourage Israël à poursuivre sa "guerre d'extermination" à Gaza.

REED BRODY, PROCUREUR POUR LES CRIMES DE GUERRE :

"Beaucoup pensaient que cette demande ne viendrait jamais. ... Les dirigeants israéliens doivent enfin répondre de leurs actes devant la justice. De même, les hauts responsables du Hamas doivent répondre devant la justice des prises d'otages cruelles et inhumaines et d'autres crimes contre l'humanité.

Les mandats de la CPI, s'ils sont approuvés, feront de M. Netanyahou un homme recherché, dans la même catégorie que le président russe Vladimir Poutine et Omar al-Bashir du Soudan.

PREMIER MINISTRE TCHÈQUE PETR FIALA :

"La proposition du procureur général de la CPI d'émettre un mandat d'arrêt à l'encontre des représentants d'un gouvernement démocratiquement élu et des dirigeants d'une organisation terroriste islamiste est consternante et totalement inacceptable.

"Nous ne devons pas oublier que c'est le Hamas qui a attaqué Israël en octobre et qui a tué, blessé et enlevé des milliers d'innocents. C'est cette attaque terroriste totalement non provoquée qui a conduit à la guerre actuelle à Gaza et à la souffrance des civils à Gaza, en Israël et au Liban.

HUMAN RIGHTS WATCH :

"Les victimes de graves abus en Israël et en Palestine ont été confrontées à un mur d'impunité pendant des décennies. Ce premier pas de principe du procureur ouvre la porte aux responsables des atrocités commises ces derniers mois pour qu'ils répondent de leurs actes dans le cadre d'un procès équitable. Les pays membres de la CPI doivent se tenir prêts à protéger résolument l'indépendance de la CPI, car les pressions hostiles risquent de s'intensifier pendant que les juges de la CPI examinent la requête du procureur Karim Khan.