À Paris, l'indice CAC 40 rebondit de 1,67% à 5.227,63 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax avance de 1,81% et à Londres, le FTSE prend 1,26%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 1,76%, le FTSEurofirst 300 progresse de 1,58% et le Stoxx 600 s'adjuge 1,54%.

Le rebond des indices européens succède à celui de Wall Street, qui a opéré mercredi un retournement spectaculaire: le S&P 500 a clôturé en hausse de 1,16% après avoir perdu jusqu'à 1,56% en cours de séance.

Le retournement de tendance a été favorisé par la perspective de discussions entre les Etats-Unis et la Chine alors que les deux pays ont annoncé mercredi, à quelques heures d'intervalle, de nouveaux droits de douane sur des dizaines de milliards de dollars de produits.

Les projets de taxation de l'administration Trump s'accompagnent d'une consultation publique de deux mois qui semble laisser le temps à la négociation. Le principal conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, a d'ailleurs expliqué à des journalistes que les sanctions annoncées récemment faisaient partie du processus de négociation et pourraient ne jamais être mises en application.

"Les déclarations des uns et des autres seront suivies avec attention dans les prochains jours afin d'évaluer si les deux capitales peuvent trouver un terrain d'entente pour ouvrir des négociations, si ce n'est fructueuses, au moins constructives dans un premier temps", observe Tangi Le Liboux, chez Aurel BGC.

"BUY INTO THIS DIP"

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé en hausse de 1,53% et l'indice Kospi à Séoul a repris 1,22%, tandis que les places chinoises étaient fermées en raison d'un jour férié.

Dans une note publiée jeudi, les stratèges de Citi conseillent d'acheter sur les points bas actuels des marchés actions. Ils estiment que les indices boursiers pourraient toucher de nouveaux plus hauts, même si cela s'accompagne d'une volatilité accrue, et s'attendent à une hausse de 8% des marchés actions mondiaux d'ici la fin de l'année.

Aux valeurs en Europe, les secteurs les plus affectés mercredi par le regain de tensions commerciales affichent ce jeudi les plus fortes progressions. C'est le cas des ressources de base (+2,32%), de la technologie (+2,09%) ou encore des banques (+1,79%).

A Paris, ArcelorMittal (+3,6%) signe la plus forte hausse du CAC 40, suivi non loin de STMicroelectronics (+2,73%). Toutes les valeurs de l'indice phare de la Bourse de Paris évoluent dans le vert.

En tête du Stoxx 600, l'éditeur de jeux vidéos Ubisoft bondit de 7,59% après avoir annoncé le succès du cinquième opus de sa franchise "Far Cry", qui signe le deuxième meilleur lancement jamais réalisé par le groupe en une semaine.

L'apaisement des craintes de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pourrait pousser les investisseurs à s'intéresser à nouveau à l'actualité des entreprises - avec le lancement la semaine prochaine de la saison des résultats d'entreprises aux Etats-Unis pour le premier trimestre - et conjoncturelle.

En zone euro, les indices PMI définitifs pour les secteurs manufacturier et des services ont confirmé un tassement de l'activité au mois de mars, même si celle-ci se maintient à un niveau élevé.

Les opérateurs de marché suivront aussi les statistiques de la balance commerciale américaine de février (à 12h30 GMT), qui permettront de faire le point sur le déséquilibre des échanges entre les Etats-Unis et la Chine.

La publication, vendredi, des chiffres mensuels de l'emploi et des salaires aux Etats-Unis constitue un des principaux rendez-vous de la semaine.

Sur le marché des changes, le dollar regagne un peu de terrain (+0,14%) face à un panier de devises de référence, dans la foulée de la nette remontée des rendements obligataires, qui ont eux aussi connu un brutal retournement mercredi.

Le rendement des Treasuries à 10 ans est revenu à plus de 2,81%, au plus haut depuis le 27 mars, et celui du Bund allemand de même échéance se situe au-dessus de 0,51% alors qu'il était tombé la veille sous 0,48%.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont orientés à la hausse, la baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis s'ajoutant à l'apaisement au moins provisoire des tensions commerciales.

(Édité par Marc Angrand)

par Blandine Henault