À Paris, le CAC 40 affiche en clôture une progression de 1,83% (74,1 points) à 4.118,36 points après avoir pris jusqu'à 9,75% en séance. A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,65% et à Francfort, le Dax a avancé de 0,77%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 1,6%, le FTSEurofirst 300 1,08% et le Stoxx 600 1,43%.

Les investisseurs ont été rassurés entre autres par les injections de liquidités d'un montant total de 1.500 milliards de dollars (1.350 milliards d'euros) annoncées par la Réserve fédérale américaine après les nouvelles mesures d'assouplissement de sa politique monétaire décidées jeudi par la Banque centrale européenne (BCE).

La Commission européenne a annoncé de son côté une première enveloppe de 37 milliards d'euros, Berlin assure disposer de 500 milliards d'euros mobilisables en cas de besoin, et aux Etats-Unis, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a évoqué des progrès dans les discussions entre la Maison blanche et le Congrès sur des mesures de soutien.

Mais si ces efforts visent à limiter l'impact économique de l'épidémie de coronavirus, ils interviennent trop tard aux yeux de la plupart des observateurs pour empêcher un ralentissement brutal de l'économie voire une récession dans certaines régions du monde.

"On est passé d'un débat sur un trimestre d'interruption de la croissance à un débat sur une récession mondiale", constate Rupert Thompson, directeur des investissements de Kingswood, en précisant que "dans ce scénario, l'histoire incite à tabler sur des baisses de marché ne dépassant pas les 25% à 30% déjà observées dans le contexte actuel".

Les interrogations multiples sur les conséquences de la pandémie continuent de nourrir la volatilité: l'indice VIX américain (-7,10%) a inscrit un nouveau plus haut de près de 12 ans, tout comme son équivalent européen.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 chute de 19,86% et le Stoxx 600 de 18,44%, leur plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre 2008.

VALEURS

Si le rebond a profité à certains des secteurs les plus affectés par la chute des derniers jours, les matières premières ou les banques (+2,77%), le compartiment du pétrole et du gaz a reculé de 0,39% et celui du transport aérien et du tourisme a encore abandonné 2,36%.

Ce dernier reste plombé par la chute de l'exploitant de salles de cinéma Cineworld (-34,03%) et celle du groupe de croisières Carnival (-9,93%).

A Paris, le peloton de tête du CAC 40 est composé de Société générale (+10,30%), ArcelorMittal (+6,01%) et Accor (+6,80%) alors que TechnipFMC a perdu 7,47%.

A WALL STREET

En hausse de plus de 5% à l'ouverture, Wall Street a elle aussi modéré sa hausse au fil des heures au lendemain de sa pire séance depuis 1987: vers 16h50 GMT, le Dow Jones n'avance plus que de 3,38%, le Standard & Poor's 500 de 3,43% et le Nasdaq Composite de 2,38%.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'indice de confiance du consommateur américain calculé par l'université du Michigan recule légèrement moins qu'attendu en première estimation pour le mois de mars, à 95,9 après 101 en février; le consensus Reuters le donnait à 95,0.

CHANGES

Sur le marché des changes, le fait du jour est la poursuite de la hausse du dollar, qui reprend du terrain notamment face au yen et au franc suisse, ces derniers étant privés de leur attrait de valeur refuge.

L'euro retombe ainsi vers 1,1050 dollar, au plus bas depuis le 2 mars.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat remontent, un mouvement qui traduit à la fois le retour des investisseurs sur les actifs plus risqués et les anticipations liées aux mesures de soutien à l'activité économique, qui devraient conduire de nombreux Etats à augmenter leurs émissions.

Celui du Bund allemand à dix ans prenait près de 20 points de base en fin de séance à -0,543%, au plus haut depuis deux semaines, et son équivalent français est redevenu positif à 0,036% contre -0,155% jeudi.

Le marché de la dette italienne, lui, reste sous tension après l'envolée des rendements observée ces derniers jours: le rendement des BTP à dix ans, qui était inférieur à 1,2% la semaine dernière, s'est rapproché de 2% en début de séance avant de réduire sa progression.

PÉTROLE

Alors qu'ils prenaient autour de 4% au moment de l'ouverture de Wall Street, les cours du pétrole sont brièvement repassés dans le rouge par la suite.

Le Brent gagne 1,87% à 33,84 dollars le baril après un pic à 35,78 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,43% à 31,95 dollars contre 33,87 au plus haut du jour.

Sur la semaine, le Brent accuse une chute de 25%, sa pire performance hebdomadaire depuis 2008.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand