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PARIS (awp/afp) - Requinqués par la perspective d'un apaisement commercial entre Pékin et Washington, les marchés européens attendent plus sereinement d'entrer de plain-pied dans la saison des résultats, tout en gardant un oeil sur le Brexit.

"La semaine prochaine, les publications d'entreprises donneront le rythme" sur les marchés européens, anticipe Isabelle Enos, conseillère en investissement financier chez BNP Paribas Banque Privée.

"Il y a eu un tel climat anxiogène en fin d'année que c'est surtout le discours des dirigeants qui sera scruté, pour savoir quelle visibilité ils ont pour les prochains mois et comment ils voient 2019", ajoute-t-elle.

"La saison des résultats va entrer dans le vif du sujet aux États-Unis" même si Wall Street est fermée lundi pour un jour férié, "et les premiers poids lourds arrivent en Europe", note également Alain Zeitouni, directeur des gestions pour Russell Investments France, basé à Londres.

La compagnie aérienne à bas coûts EasyJet présentera ses résultats trimestriels, qui seront scrutés à la loupe quelques jours après un avertissement sur résultats de sa concurrente Ryanair.

Le groupe de luxe Burberry ou le géant des télécoms Vodafone sont aussi attendus, tout comme ses homologues français Bouygues, Orange à Paris ou STMicroelectronics dans le domaine des semi-conducteurs.

La macroéconomie ne sera pas en reste, avec une réunion de la Banque centrale européenne, où là encore l'attention sera plus concentrée sur les déclarations que sur un éventuel geste monétaire que personne n'attend.

Son analyse de la situation économique, après la publication par l'Allemagne d'un ralentissement de la croissance en 2018 et une série d'indicateurs européens décevants, sera particulièrement scrutée.

En termes d'indicateurs, le baromètre allemand Zew du moral des investisseurs, les premiers chiffres d'activité PMI de la zone euro et des Etats-Unis pour janvier sont également au programme.

"cocktail positif"

Les marchés européens en général et la Bourse de Londres en particulier devraient continuer à suivre les soubresauts des négociations autour du Brexit.

Après le rejet massif par les députés à Westminster de l'accord sur les conditions de la sortie britannique de l'UE, la Première ministre Theresa May va intervenir de nouveau au Parlement lundi pour présenter un "plan B" destiné à trouver une solution d'ici le 29 mars, date du Brexit.

Ce sujet a d'ailleurs aussi constitué l'un des gros sujets de la semaine écoulée, même si les places boursières ont finalement fait preuve de beaucoup de flegme en la matière.

"Les marchés européens ont plutôt bien pris la situation, non seulement parce que tout le monde savait que le vote ne passerait pas mais aussi parce que toutes les complexités dans les négociations vont plutôt dans le sens d'un adoucissement du divorce pour les investisseurs", souligne M. Zeitouni.

Selon lui, "la semaine a en outre apporté des éléments favorables", notamment sur "l'atterrissage en douceur ou pas de la Chine et les relations commerciales entre le pays et les Etats-Unis".

Des responsables chinois ont en effet annoncé que le pays allait poursuivre dans la voie des réductions d'impôts en 2019, au bénéfice notamment des petites et micro entreprises.

La perspective d'une suppression des tarifs punitifs par Washington pour arriver à un accord commercial avec Pékin, évoquée par le Wall Street Journal, a également donné un bel élan aux indices en fin de semaine.

"S'il y a des mesures de soutien chinoises et que la rétorsion coté américain est moins forte que prévu, c'est un cocktail positif", estime Mme Enos

Les premiers résultats solides des banques américaines ont également rassuré.

La Bourse de Francfort a ainsi réussi à dépasser le seuil symbolique des 11.000 points et Paris a également gagné presque 100 points au cours de la semaine.

"L'Europe se rattrape grâce à tout cela et l'humeur est davantage à la détente", observe M. Zeitouni. Mais, prévient-il, "il risque du coup d'y avoir des prises de bénéfices la semaine prochaine, conduisant les indices européens à faire une petite pause".

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