PARIS - A une semaine du second tour de l'élection présidentielle, la confrontation entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'est cristallisée hier autour du devoir de mémoire, à l'occasion de la journée nationale des victimes de la déportation.

L'ex-ministre de l'Economie n'a eu de cesse cette semaine de ramener le Front national à ses origines, dans un travail de sape de la "dédiabolisation" opérée ces dernières années par son adversaire du second tour.

Mais Marine Le Pen a réaffirmé hier la rupture "définitive" avec son père, fondateur du parti d'extrême droite, tandis que Marion Maréchal-Le Pen, nièce de la candidate, a accusé Emmanuel Macron de "récupération" et de "chantage à la Seconde Guerre mondiale".

Après sa visite dans le village martyr d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), vendredi, le candidat du mouvement En Marche ! a lancé une nouvelle mise en garde contre "les extrêmes" à l'issue d'une visite au mémorial de la Shoah à Paris.

"L'hommage que je souhaitais rendre aujourd'hui, c'était ce devoir que nous devons à toute ces vies fauchées par les extrêmes, par la barbarie", a-t-il déclaré à la presse.

"Nous avons aujourd'hui un devoir qui est double, le devoir de mémoire (...) et le devoir que cela n'advienne plus jamais en n'acceptant en rien l'affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut tenter d'autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge", a-t-il ajouté.

Le président exécutif d'Airbus, Thomas Enders, a apporté son soutien à Emmanuel Macron en vue du second tour dans une lettre adressée personnellement au candidat du mouvement En Marche !.

PARIS - Marine Le Pen a déclaré qu'il n'y avait aucune contradiction dans sa position sur l'euro, alors que la candidate du Front national semble faire évoluer sa position sur une mesure impopulaire à une semaine du second tour de la présidentielle.

"Oui, je pense que l'on peut parfaitement conserver l'euro monnaie commune", a-t-elle déclaré à BFMTV en marge d'un déplacement surprise dans les Bouches-du-Rhône.

La députée européenne précise dans un entretien accordé au Parisien Dimanche qu'il s'agit de "transformer l'euro monnaie unique en euro monnaie commune" car "aujourd'hui la monnaie unique est un boulet". Il y aura donc coexistence d'une "monnaie nationale" et d'une monnaie commune qui "ne concernera pas les achats quotidiens mais uniquement les grandes entreprises qui font du commerce international".

Le nouveau calendrier de Marine Le Pen sur la politique monétaire est un coup politique qui ne change rien aux risques que le projet ferait courir à l'économie française, estiment des économistes. "C'est un vrai changement de pied mais ça déséquilibre complètement son programme économique et ça le rend impossible", déclare à Reuters Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet d'études Asteres.

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PARIS - Jean-Luc Mélenchon a mis en garde les électeurs de la France insoumise contre la "terrible erreur" que représenterait selon lui un vote en faveur du Front national et s'est déclaré prêt à devenir Premier ministre, estimant son mouvement capable de remporter les élections législatives en juin.

Le fait que Jean-Luc Mélenchon n'ait pas appelé explicitement à voter contre la candidate d'extrême droite au soir du premier tour a suscité de nombreuses critiques à gauche.

"Ma position, ce n'est pas 'ni, ni' (ni Marine Le Pen, ni Emmanuel Macron, NDLR). Je ne voterai pas Front national. Je combats le Front national et je le dis à tous ceux qui m'écoutent : ne faites pas la terrible erreur de voter Front national car vous pousseriez le pays à un embrasement général", a-t-il déclaré.

PARIS - Le pape François a déclaré ne pas connaître suffisamment la politique française, bottant en touche face à des journalistes qui l'interrogeaient sur le second tour de l'élection présidentielle.

"A propos de la France, pour vous dire la vérité, je ne comprends pas la politique intérieure française", a déclaré le souverain pontife samedi en fin de soirée à des journalistes à bord de l'avion qui le ramenait d'Egypte.

"Concernant les deux candidats à la présidentielle, je ne connais pas leur histoire, je ne sais pas d'où ils viennent", a-t-il dit. "Je sais qu'un des candidats est un représentant de la droite forte mais l'autre, vraiment, je ne sais pas d'où il vient et c'est pour cela que je ne peux pas donner une opinion tranchée sur la France", a-t-il ajouté.

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DAKAR - L'armée française a annoncé hier que Barkhane, sa force régionale au Sahel, avait tué ce week-end "plus d'une vingtaine de terroristes" qui se cachaient dans une forêt située près de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.

Début avril, un soldat français avait été tué au Mali non loin de là.

Le Mali, qui fait face à une recrudescence des attaques de groupes islamistes malgré la présence des forces françaises dans la région, a annoncé samedi une prolongation de l'état d'urgence de six mois.

L'opération Barkhane de l'armée française au Sahel précise dans un communiqué, que l'opération a été menée dans la forêt de Foulsaré, au sud-ouest de la ville malienne de Gao, considérée comme une "zone logistique importante pour les terroristes".

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ROME - L'ancien chef du gouvernement italien Matteo Renzi a repris hier soir la direction du Parti démocrate (PD), cinq mois après sa démission de la présidence du Conseil, au vu des premiers résultats d'un scrutin ouvert à tous les soutiens du parti.

Selon des résultats partiels, l'ancien président du Conseil a remporté près de 72% des suffrages, loin devant le ministre de la Justice Andrea Orlando avec 19% et le gouverneur des Pouilles, Michele Emiliano, avec 9%. Des bureaux de vote étaient ouverts dans tous le pays.

Ses deux opposants, ainsi que le président du Conseil italien Paolo Gentiloni, l'ont appelé pour le féliciter, et Renzi a revendiqué sa victoire dans un discours au siège du Parti démocrate.

Matteo Renzi, qui est âgé de 42 ans, a démissionné après son cinglant échec au référendum constitutionnel de décembre qu'il avait souhaité pour faire entériner son ambitieux projet de réforme politique.

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WASHINGTON - Donald Trump a multiplié hier les gestes envers ses alliés asiatiques, afin de s'assurer de leur coopération pour contrer le programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord.

Le président américain s'est entretenu avec le Premier ministre thaïlandais et son homologue singapourien, lors de deux appels téléphoniques centrés sur la Corée du Nord, et les a tous deux invités à Washington, ont annoncé des responsables américains.

Le président américain s'est entretenu samedi avec son homologue philippin Rodrigo Duterte de cette même question et les entretiens qu'il multiplie ont pour but d'avoir le soutien des dirigeants régionaux pour "un plan d'action" si la situation se détériore en Corée du Nord, a précisé Priebus.

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PARIS - Un décret autorisant les maires des grandes villes françaises et des communes de la région parisienne à imposer un enregistrement préalable aux propriétaires louant ponctuellement leur logement via des plates-formes numériques comme Airbnb a été publié hier au Journal officiel.

Ce décret d'application de la loi "pour une République numérique", promulguée en octobre dernier, ouvre cette possibilité pour les communes de 200.000 habitants et les municipalités de la petite couronne parisienne.

Créée en 2008 à San Francisco, la plate-forme américaine Airbnb a été accusée par certaines grandes villes d'accentuer la pénurie de logements et l'inflation des loyers, ainsi que d'exercer une concurrence déloyale contre le secteur de l'hôtellerie traditionnelle.

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PARIS - Tati devrait être placé en redressement judiciaire dans le courant de la semaine par le tribunal de commerce de Bobigny, a déclaré Michel Rességuier, directeur général d'Agora, la holding regroupant les enseignes Tati, Giga Store et Fabio Lucci et qui a été mise en vente en février par le groupe Eram.

Parmi les sept offres de reprise que nous avons reçues, six ne sont que partielles, a indiqué Michel Rességuier.

Le directeur général d'Agora a dit espérer pouvoir présenter des offres fermes aux représentants du personnel à la mi-mai.