PARIS - Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande a invité à choisir Emmanuel Macron au second tour, le 7 mai, en insistant à mots pesés sur le "risque" représenté selon lui par l'extrême droite.

Dans une courte allocution à l'Elysée, le chef de l'Etat a lancé une sévère mise en garde contre l'arrivée au pouvoir du Front national qui "diviserait profondément la France" et remettrait en cause sa place en Europe et dans le monde.

C'est la première fois que le président prend ainsi position pour son ancien protégé, qui a quitté l'an dernier son poste du ministre de l'Economie, peu après la création de son mouvement politique "ni de droite ni de gauche".

NEW YORK/PARIS - Dans la foulée des Bourses européennes, Wall Street a terminé en nette hausse hier et le Nasdaq a inscrit un nouveau plus haut avec le regain d'appétit des investisseurs pour le risque au lendemain des résultats du premier tour de la présidentielle française, qui écartent les scénarios jugés les plus risqués.

Ce mouvement a favorisé l'euro tout en faisant baisser les rendements obligataires à trois jours de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

À Paris, le CAC 40 a enregistré sa plus forte hausse en pourcentage depuis août 2012, gagnant 4,14% (209,65 points) à 5.268,85 points, son plus haut niveau en clôture depuis le 15 janvier 2008, dans des volumes représentant près de deux fois et demie leur moyenne des 90 dernières séances.

Le Footsie britannique .FTSE a pris 2,11% et le Dax allemand .GDAXI 3,76%, ce dernier inscrivant un record.

PARIS - Le Parti socialiste a décidé de faire battre Marine Le Pen le 7 mai sans pour autant proposer d'alliance à Emmanuel Macron pour les législatives, au lendemain de la défaite historique de Benoît Hamon au premier tour de l'élection présidentielle.

L'appel du candidat socialiste à voter pour Emmanuel Macron a été renouvelé par le Premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, après un Bureau national organisé aujourd'hui. "Sans conditions, comme nous l'avons fait pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen" en 2002, a-t-il dit.

Ont également appelé à voter pour Emmanuel Macron :

- La Grande mosquée de Paris (GMP) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

A l'inverse, la conférence des évêques de France ne s'est pas prononcée en faveur de l'un ou l'autre des candidats en lice au second tour, mais a souligné dans un communiqué diffusé dimanche soir "les enjeux de l'élection", afin de "donner à chacun des éléments pour son discernement propre".

- Le syndicat Alliance Police nationale, majoritaire chez les gardiens de la paix, a appelé lundi à "voter contre" Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle.

L'organisation, qui s'était déjà prononcée en 2002 contre Jean-Marie Le Pen, ne cite cependant pas le nom d'Emmanuel Macron, arrivé hier en tête du premier tour.

PARIS - Emmanuel Macron serait élu le 7 mai prochain président de la République avec 64% des voix contre Marine Le Pen, créditée de 36% des intentions de vote, selon un sondage Elabe pour l'Express et BFM TV publié hier.

Un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNEWS et Sud Radio réalisé après les résultats du premier tour, donne de son côté 60% des voix à Emmanuel Macron et 40% à Marine Le Pen.

PARIS - Marine Le Pen a annoncé hier qu'elle se mettait en congé de la présidence du Front national pour se consacrer à la campagne pour le second tour de l'élection présidentielle qu'elle estime être en mesure de remporter.

"Nous pouvons gagner, et je vais même vous dire mieux : nous allons gagner. Dix petits points, croyez-moi, c'est parfaitement faisable", a-t-elle déclaré, invitée du journal de 20h00 sur France 2.

L'eurodéputée a dit vouloir se consacrer entièrement à sa campagne, en mettant entre parenthèses ses activités à la présidence du Front national.

PARIS - Les Républicains ont appelé hier à voter le 7 mai "pour faire battre Marine Le Pen" au second tour de l'élection présidentielle, s'abstenant d'un soutien explicite à Emmanuel Macron dans un débat interne à vif sur la ligne à adopter après l'élimination de François Fillon.

Au lendemain d'un premier tour cauchemardesque pour la droite, le candidat déchu s'est rendu devant le bureau politique de LR pour tirer sa révérence et transmettre le relais à sa famille politique en vue des législatives, soulignant ne plus avoir "la légitimité" pour mener ce nouveau combat électoral.

"Je vais redevenir un militant de coeur parmi les autres. Je vais devoir penser ma vie autrement, panser aussi les plaies de ma famille", a-t-il dit devant les quelque 80 membres du bureau, lisant une déclaration d'une voix parfois émue, selon des participants.

---

PARIS - François Hollande a invité les deux finalistes de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à l'hommage national organisé aujourd'hui pour le policier tué dans l'attaque survenue jeudi sur les Champs Elysée.

Le chef de l'Etat présidera à 11h00 (09h00 GMT) cette cérémonie organisée à la préfecture de police de Paris.

L'auteur de l'attaque, connu pour de multiples actes de délinquance, a tiré jeudi soir avec un fusil d'assaut sur un car de police et des policiers en faction, tuant le capitaine Xavier Jugele et blessant deux autres policiers.

---

CARACAS - Deux personnes ont été tuées lors d'une nouvelle journée de troubles politiques hier au Venezuela, ce qui porte à 12 le nombre de morts survenus depuis le début du mois à l'occasion d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans le pays.

Dans la journée, des opposants au gouvernement ont bloqué la circulation, en organisant des "sit-in" monstres tandis que d'autres érigeaient des barricades à l'aide de déchets, baignoires et objets divers dans l'espoir d'obtenir des élections anticipées alors que la contestation contre le président Nicolas Maduro entre dans sa quatrième semaine.

Au moins 11 personnes ont également péri durant des pillages nocturnes depuis le début du mois.

Le gouvernement socialiste accuse ses opposants de chercher à renverser le pouvoir par la force avec l'appui des Etats-Unis, tandis que l'opposition dénonce les penchants autoritaires et l'incompétence du chef de l'Etat face à la grave crise économique que traverse le pays.

Ce mouvement de contestation est le plus important depuis la vague de manifestations du printemps 2014, qui a fait 43 morts.

Plus de 1.400 personnes ont été arrêtées depuis le début du mois dans le cadre des manifestations et 636 d'entre elles étaient toujours en détention hier, selon le groupe de défense des droits Penal Forum.

---

WASHINGTON - Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se préparer à adopter de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord, a déclaré hier Donald Trump, en déplorant que la même instance n'ait pas pu agir en réplique à l'attaque chimique de Khan Cheikhoun en Syrie.

"Le statu quo en Corée du Nord est inacceptable et le Conseil doit être prêt à imposer des sanctions supplémentaires, plus musclées, contre les programmes nucléaire et balistique de la Corée du Nord", a dit le président américain à des journalistes.

"C'est une vraie menace pour le monde, que nous voulions négocier ou non. La Corée du Nord est un gros problème international et nous nous devons de finir par résoudre ce problème", a-t-il ajouté.

Le président américain a eu un entretien téléphonique dimanche avec son homologue chinois, Xi Jinping, lors duquel il a estimé que les actes du régime nord-coréen "déstabilis(ai)ent" la péninsule coréenne.

WASHINGTON - Les cent sénateurs américains sont conviés à assister demain soir à un point sur la Corée du Nord à la Maison blanche, lors duquel interviendront le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, le chef du Pentagone James Mattis, le directeur du Renseignement national Dan Coats et le président de l'état-major interarmes Joseph Dunford.

Si régulièrement de hauts responsables de l'administration américaine se rendent au Capitole pour s'exprimer devant le Congrès sur la politique extérieure ou les affaires de sécurité, il est inhabituel que les sénateurs soient conviés à un tel point à la Maison blanche, et que ces quatre hauts responsables y prennent part.

WASHINGTON - Donald Trump et la chancelière allemande Angela Merkel se sont entretenus hier par téléphone de "l'urgence en terme de sécurité" constituée par la Corée du Nord, a annoncé la Maison blanche.

Les deux dirigeants ont également discuté de la Syrie et du Yémen et de la nécessité d'un règlement pacifique du conflit en Ukraine.

TOKYO - Après le Japon, la Corée du Sud pourrait à son tour effectuer des exercices militaires conjoints avec un groupe aéronaval américain en approche des eaux entourant la péninsule coréenne.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé dimanche qu'il avait convenu avec le président américain de rester en contact étroit au sujet de la Corée du Nord, tout en exhortant Pyongyang à faire preuve de retenue, certains craignant un nouvel essai nucléaire nord-coréen.

La Corée du Nord a menacé hier de couler le porte-avions Carl Vinson, alors que deux contre-torpilleurs japonais menaient un exercice militaire avec le groupe aéronaval dans l'ouest du Pacifique.

---

KABOUL - La Russie apporte différentes formes de soutien aux taliban afghans, notamment par la fourniture d'armes, ont déclaré des responsables militaires américains, alors que le secrétaire à la Défense, James Mattis, était en visite à Kaboul.

Un responsable américain, qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, a déclaré à la presse à Kaboul que d'après les renseignements américains, la Russie fournit une aide financière mais aussi des armes aux taliban, notamment des mitrailleuses.

Une hausse des livraisons d'armes a été constatée au cours des 18 derniers mois, a-t-il ajouté.

---

ATHENES - Au moins 15 migrants, dont un enfant, ont péri noyés dans le naufrage de leur canot pneumatique au large de l'île grecque de Lesbos, en mer Egée, ont rapporté hier les autorités grecques.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 25 personnes se trouvaient à bord. Deux des survivants, dont une femme enceinte, sont originaires du Cameroun et de République démocratique du Congo.

---

PARIS - Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire à l'encontre du groupe PSA au sujet des émissions polluantes, a-t-on appris hier de source judiciaire, confirmant une information de Libération.

Cette information judiciaire a été ouverte le 7 avril pour "tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués, avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour la santé de l'homme ou de l'animal", a ajouté la source.

Le parquet de Paris a déjà ouvert des informations judiciaires à l'encontre de Volkswagen, Renault et Fiat. Elles font suite aux conclusions des enquêtes de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le dossier des émissions polluantes de véhicules diesel.

PSA a dit qu'il ferait valoir ses arguments "pour éviter tout amalgame et défendre ses intérêts".

---

PARIS/ZURICH - LafargeHolcim a annoncé la démission de son directeur général Eric Olsen sur fond de tensions liées à une ancienne cimenterie du groupe en Syrie soupçonnée d'avoir financé des groupes armés pour rester en activité.

Le dirigeant, symbole de l'armistice entre Lafarge et Holcim lors de la fusion entre le cimentier français et son concurrent suisse en avril 2015, quittera ses fonctions le 15 juillet. Il s'est défendu d'avoir été "en aucune manière impliqué, ni même informé d'actes répréhensibles". "Ma décision est guidée par la conviction qu'elle contribuera à apaiser les fortes tensions qui sont récemment apparues autour de la question de la Syrie", a déclaré Eric Olsen.