PARIS - Avec une majorité écrasante promise à La République en marche (LREM), le renouvellement voulu par Emmanuel Macron sera effectif dimanche prochain dans une Assemblée nationale dominée par des néophytes qui doivent leur siège au président français, même si l'abstention record limite leur base électorale.

Selon les résultats définitifs du 1er tour, l'alliance La République en marche-MoDem obtient 32,32% des voix, devant le bloc LR/UDI/Divers droite (21,56%), la France insoumise/PCF (13,74%), le FN (13,20%) et le PS et ses alliés (9,51%).

L'absence d'enjeu et la faiblesse de la campagne des partis traditionnels ont dissuadé nombre de Français de voter au premier tour, marqué une abstention de 51,3%, du jamais-vu sous la Ve République, estiment des analystes.

D'après les projections des instituts de sondage, le mouvement du président et son allié du MoDem pourraient remporter plus de 400 sièges dimanche prochain, soit nettement plus que la majorité (289). S'ils transforment l'essai au second tour, Emmanuel Macron et son Premier ministre, Edouard Philippe, pourront mener rapidement des réformes contestées, notamment celle du droit du travail, prévue à l'été.

Cette Assemblée monochrome rappelle celle de 1962 qui donna la majorité absolue aux députés favorables au général de Gaulle - alors surnommés "godillots", une expression qui perdure.

Dans l'histoire récente, il faut remonter à 1993 avec l'élection de 458 députés de droite contre une cinquantaine de socialistes à peine pour voir un rapport de forces similaire à celui prédit pour LREM, qui aurait plus de 400 députés.

Au-delà de l'inexpérience des élus, ce qui reste d'opposition pointe les dangers d'une chambre aux ordres de l'exécutif. "Si le débat n'a pas lieu dans l'assemblée, il a lieu dans la rue", a estimé sur franceinfo la candidate LR Nathalie Kosciusko-Morizet, menacée par un adversaire LREM à Paris.

MARSEILLE - Le parquet de Marseille a ouvert hier une enquête pour des faits présumés de fraude électorale dans un bureau de vote de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête du premier tour du scrutin législatif, a-t-on appris de source judiciaire.

Les faits se seraient produits dimanche lors du dépouillement d'un bureau de vote du IIe arrondissement de Marseille. De même source, on précise qu'un ou plusieurs individus auraient profité d'un début d'échauffourées près du bureau de vote pour tenter d'interchanger deux enveloppes contenant des bulletins de vote.

Les résultats du vote ont été invalidés dans ce bureau, ce qui n'a eu aucune incidence sur le résultat final qui a vu le leader de la France insoumise virer en tête avec 34,31% des voix devant la candidate LREM Corinne Versini (22,66%).

PARIS - L'ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri, arrivée deuxième au premier tour des législatives dans la 18e circonscription de Paris avec 20,23% des voix, annonce avoir le "soutien officiel" d'Emmanuel Macron pour le second tour.

"Merci au président de la République Emmanuel Macron de m'avoir confirmé sa confiance en m'apportant son soutien officiel pour ce second tour", a-t-elle tweeté.

Myriam El Khomri est investie par le Parti socialiste mais se présente comme la représentante de la majorité.

Son adversaire Pierre-Yves Bournazel, arrivé en tête avec 31,76% des voix, et issu des rangs des Républicains se présente lui aussi comme le représentant de la majorité présidentielle.

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LONDRES- Theresa May, qui effectue aujourd'hui en France son premier déplacement à l'étranger depuis son échec aux législatives de la semaine dernière, devrait annoncer à cette occasion que Londres et Paris joindront leurs forces pour amener les acteurs de l'internet à agir davantage contre la diffusion de contenus extrémistes.

La Première ministre britannique sera reçue par le président Emmanuel Macron à l'Elysée pour un entretien et un dîner de travail. Les deux dirigeants assisteront dans la soirée au match amical de football entre la France et l'Angleterre au Stade de France.

Le porte-parole de Downing Street a précisé que les échanges entre les deux dirigeants porteraient principalement sur la lutte contre le terrorisme.

LONDRES - Le traditionnel "discours de la reine" dans lequel tout nouveau gouvernement britannique présente sa politique générale va être repoussé de quelques jours, rapporte la BBC.

Il devait se tenir le 19 juin, jour prévu aussi de l'ouverture des négociations avec l'Union européenne sur la sortie de la Grande-Bretagne du bloc communautaire, le Brexit.

Le résultat des élections législatives anticipées de jeudi dernier, qui a vu le Parti conservateur de la Première ministre Theresa May perdre sa majorité absolue, change en effet quelque peu la donne politique dans le pays.

Tous les espoirs de May reposent désormais sur le Parti unioniste démocrate (DUP). Le mouvement protestant nord-irlandais a dit avoir eu des discussions positives avec les conservateurs, mais a démenti qu'un "schéma d'accord" ait été conclu, comme l'avait avancé samedi le 10 Downing Street.

Fragilisée, Theresa May a informé hier les députés conservateurs qu'elle resterait Première ministre aussi longtemps qu'ils le souhaiteraient.

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MOSCOU - Plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier à Moscou et dans d'autres villes de Russie pour dénoncer la corruption du régime de Vladimir Poutine dont le plus farouche opposant, Alexeï Navalny, a été arrêté au moment où il s'apprêtait à se rendre au rassemblement organisé dans la capitale.

Aux cris de "La Russie sans Poutine" et "La Russie sera libre", les manifestants rassemblés dans Moscou entendaient remonter la rue Tverskaïa qui mène à la place Rouge et au Kremlin. Des mouvements de contestation similaires ont été signalés dans quelque 180 villes du pays.

D'après l'ONG OVD-Info, au moins 730 manifestants ont été interpellés à Moscou. A Saint-Pétersbourg, le ministère de l'Intérieur a fait état de 500 arrestations.

Alexeï Navalny, qui tente de mobiliser l'opinion publique russe à un an de l'élection présidentielle qui devrait voir Vladimir Poutine briguer un nouveau mandat de six ans, avait appelé dimanche soir ses partisans à manifester.

L'opposant n'a pas pu, lui-même, se mêler au rassemblement moscovite: la police l'a interpellé devant chez lui.

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ROME - Le Mouvement 5 étoiles (M5S) sort perdant des élections municipales partielles organisées dimanche en Italie où il a été éliminé dès le premier tour dans les sept principales villes où se tenait le scrutin.

Les candidats du parti anti-système sont arrivés troisièmes ou quatrièmes à Parme, Vérone, Palerme, L'Aquila dans les Abruzzes, mais aussi Catanzaro en Calabre, Tarente, dans les Pouilles, et Gênes, ville du fondateur du mouvement, Beppe Grillo, d'après les résultats publiés hier.

Ces résultats pourraient présager de difficultés pour la formation en vue des élections législatives prévues d'ici mai 2018 et suggérer sa perte de vitesse, comme d'autres partis anti-système en Europe. Les difficultés rencontrées par Virginia Raggi, maire M5S de Rome cernée par les affaires, semblent avoir joué également contre le parti.

Neuf millions d'Italiens étaient appelés aux urnes dans un millier de villes, dernier scrutin test avant les législatives.

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WASHINGTON - L'Attorney General (ministre de la Justice, Jeff Sessions, doit à son tour témoigner publiquement aujourd'hui devant la commission du Renseignement du Sénat américain dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle de novembre remportée par Donald Trump.

Jeff Sessions estime "qu'il est important que le peuple américain entende la vérité directement de sa bouche", a déclaré une porte-parole du département de la Justice. Sessions sera interrogé sur les relations qu'il a eues durant la campagne électorale de Donald Trump avec l'ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kislyak.

Son audition intervient après la déposition très médiatisée de James Comey, l'ex-directeur du FBI limogé début mai par Donald Trump, qui a répondu la semaine dernières aux questions des sénateurs sur une possible tentative d'obstruction de la justice par Donald Trump.

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SAN FRANCISCO/WASHINGTON - La cour d'appel fédérale de San Francisco a confirmé hier le blocage du décret présidentiel suspendant l'immigration de six pays majoritairement musulmans, prononcé en mars par un juge de Hawaï dès sa promulgation.

A la suite de l'appel interjeté par la Maison blanche, la cour d'appel du 9e circuit de San Francisco a estimé que le décret présidentiel du 6 mars était contraire aux lois en vigueur sur l'immigration.

L'administration Trump a déposé un recours en urgence le 1er juin auprès de la Cour suprême afin de faire examiner le verdict similaire émis précédemment par une autre cour d'appel, et tenter de rétablir le décret.