TAORMINE, Italie - Les chefs d'Etat du G7 ont accueilli aujourd'hui des dirigeants africains au dernier jour d'un sommet dominé par le désaccord persistant entre Donald Trump et ses homologues sur la question du changement climatique et une unanimité en matière de lutte contre le terrorisme.

L'Italie espérait placer l'immigration et le développement de l'Afrique au coeur du sommet organisé en Sicile, une île qui a vu débarquer des centaines de milliers de migrants au cours des quatre dernières années, en grande partie originaires de pays d'Afrique sub-saharienne souffrant de la guerre et de la pauvreté.

Mais les deux jours de discussions ont été dominés par les conséquences de l'attentat suicide qui a fait 22 morts lundi à Manchester et les débats interminables sur les mérites du libre-échange et l'avenir de l'Accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015.

Donald Trump, qui avait promis pendant la campagne présidentielle de retirer les Etats-Unis de l'accord, n'a toujours pas dit s'il respecterait les engagements pris par son prédécesseur en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

"Nous devons débattre de questions qui ont été tranchées il y a plusieurs années", a déploré un membre d'une délégation d'un pays du G7 sans cacher sa frustration. Le communiqué final, en cours de discussion, devrait mentionner que six pays soutiennent l'accord et accorder davantage de temps aux Etats-Unis pour se prononcer, a-t-on dit de même source.

L'Afrique s'est invitée à la table des discussions ce matin grâce à la présence des dirigeants d'Ethiopie, du Kenya, du Niger, du Nigeria et de Tunisie, ainsi que des chefs de l'Union africaine, des Nations unies, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.

"Peut-être que le choix de Taormine et de la Sicile en dit long sur l'importance de nos relations avec l'Afrique", a dit le Premier ministre italien, Paolo Gentiloni, en soulignant le "besoin de partenariat dans tous les secteurs, avec pour objectif principal l'innovation et le développement".

Signe ostensible de son peu d'intérêt pour la question, Donald Trump, qui était assis entre les présidents tunisien et nigérien, n'a même pas mis ses écouteurs pour entendre la traduction simultanée des propos du chef du gouvernement italien. Le président américain s'envolera d'ailleurs directement pour son pays à la fin du sommet sans donner de conférence de presse, contrairement aux autres dirigeants.

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WASHINGTON - Jared Kushner, gendre de Donald Trump et proche conseiller de ce dernier, a pris contact à au moins trois reprises avec l'ambassadeur de la Russie aux Etats-Unis dans le plus grand secret, pendant et après la campagne électorale de 2016, ont déclaré à Reuters sept responsables américains.

Entre avril et novembre dernier, Jared Kushner s'est entretenu par téléphone à deux reprises au moins avec Sergueï Kislyak, ont dit deux des sources.

Sollicité, un avocat du gendre de Donald Trump a dit à Reuters que son client avait reçu des milliers d'appels au cours de la campagne électorale et qu'il n'avait aucun souvenir d'entretiens avec l'ambassadeur russe.

Le Washington Post et la chaîne de télévision NBC ont révélé jeudi que le FBI s'intéressait de près à Jared Kushner dans le cadre de l'enquête qu'il mène sur des soupçons de collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Donald Trump.

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LONDRES - La police britannique a annoncé avoir procédé à deux nouvelles arrestations ce matin dans le cadre de l'enquête sur l'attentat suicide qui a fait 22 morts à Manchester en début de semaine.

Les deux hommes arrêtés lors d'une descente de police dans le nord de Manchester sont soupçonnés d'appartenir au réseau qui a aidé Salman Abedi, un jeune Britannique d'origine libyenne, à mener son attaque lundi à la sortie d'une salle de concert.

En tout, onze personnes sont désormais interrogées par les enquêteurs et le patron de l'antiterrorisme britannique s'est dit confiant dans le fait que le réseau avait été "en grande partie" démantelé ces derniers jours.

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LE CAIRE - La communauté chrétienne copte égyptienne a commencé à enterrer ses morts au lendemain d'une attaque attribuée à des islamistes radicaux qui a fait 29 morts et 25 blessés, dont de nombreux enfants, parmi un groupe de pèlerins qui se rendaient dans un monastère de Moyenne-Egypte.

L'attaque, survenue à la veille du ramadan près de la ville de Minya, n'a pas encore été revendiquée. Elle fait suite à une série d'attentats contre des églises coptes revendiqués par le groupe Etat islamique.

Selon un porte-parole du ministère égyptien de l'Intérieur, les attaquants sont arrivés à bord de trois véhicules 4x4.

De plus en plus critiqué par les coptes pour son incapacité à assurer leur sécurité, le président Abdel Fattah al Sissi a ordonné des raids aériens contre des camps situés près de Derna, en Libye, dans lequels se trouveraient des djihadistes suspectés d'être liés à l'attaque.

Plus grande minorité chrétienne au Proche-Orient, les coptes représenteraient environ 10% de la population égyptienne.

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JERUSALEM - Des centaines de détenus palestiniens en Israël ont mis fin aujourd'hui à leur grève de la faim entamée il y a 40 jours, ont annoncé les services pénitentiaires israéliens et un responsable palestinien.

Plus de 800 prisonniers ont suspendu le mouvement entamé le 17 avril à la suite de discussions avec le Comité international de la Croix-Rouge et l'Autorité palestinienne qui ont permis de parvenir à un accord sur leurs conditions de détention, ont indiqué, sans plus de précisions, les services pénitentiaires dans un communiqué.

Issa Karaka, le ministre de l'Autorité palestinienne chargé du dossier des prisonniers, a confirmé que ces détenus avaient accepté de suspendre leur grève de la faim.

En tout, environ 1.100 des 6.500 détenus palestiniens en Israël avaient répondu à un appel de Marwan Barghouti, le plus célèbre d'entre eux, à dénoncer le maintien à l'isolement de certains prisonniers et les détentions administratives qui ont permis à Israël de garder derrière les barreaux des milliers de Palestiniens sans jugement depuis les années 1980.

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PARIS - Le Premier ministre Edouard Philippe a exclu hier la démission de Richard Ferrand, renvoyant aux électeurs le choix de sanctionner ou non le ministre de la Cohésion des territoires fragilisé par les révélations du Canard enchaîné.

"Il n'y a aucune procédure juridictionnelle en cours. Il n'y a donc pas d'affaire, il y a un débat", a-t-il dit à la presse lors d'un déplacement à Paris pour soutenir la candidature aux législatives de Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique.

Le Premier ministre a repris mot pour mot les termes utilisés quelques heures plus tôt sur franceinfo par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, des éléments de langage qui montrent qu'Emmanuel Macron a décidé de garder dans son équipe ce soutien de la première heure.

Le parquet de Brest a annoncé hier qu'il n'ouvrirait pas d'enquête préliminaire contre Richard Ferrand, faute de délit qualifié. Le Parquet national financier (PNF) a déjà dit qu'il ne se saisirait pas non plus après les révélations du Canard enchaîné.