Moscou (awp/afp) - L'inflation en Russie est restée quasi stable en mars à 7,7% sur un an, selon les chiffres publiés mercredi par l'agence nationale des statistiques Rosstat, un niveau qui reste élevé sur fond de conflit en Ukraine et de sanctions occidentales.

Selon Rosstat, l'inflation s'est très légèrement accélérée à 7,72% en mars contre 7,69% le mois précédent. Les autorités ont comme objectif de contenir l'inflation annuelle à 4%.

Le mois de mars a été marqué par la réélection sans opposition du président Vladimir Poutine au Kremlin, pour un mandat de six ans.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet de ces sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

La Banque centrale russe (BCR) a fait de la lutte contre l'inflation son cheval de bataille, en pleine surchauffe de l'économie nationale alimentée par l'explosion des commandes militaires.

L'organisme monétaire a ainsi gardé ces derniers mois son taux directeur à un niveau élevé de 16%, un moyen notamment de limiter les emprunts immobiliers et les crédits à la consommation, qui ont alimenté ces derniers mois une spirale inflationniste selon les observateurs.

"Nous voyons déjà les premiers résultats de notre politique: le pic d'inflation est derrière nous", s'est d'ailleurs félicitée plus tôt mercredi la cheffe de la BCR, Elvira Nabioullina.

Or, les dépenses fédérales, tirées par la demande liée au secteur de la défense, ont explosé de 20% au premier trimestre 2024 sur un an, selon le ministère des Finances, ce qui pourrait accélérer d'autant plus le phénomène.

L'inflation dans le pays est également alimentée par la hausse des salaires réels, conséquence des pénuries de main d'oeuvre dans de nombreux secteurs liées au départ de centaines de milliers de Russes sur le front en Ukraine ou à l'étranger, poussant les employeurs à proposer des rémunérations plus attractives.

Signe de ces tensions sur le marché de l'emploi, le taux de chômage a d'ailleurs atteint en février son plus bas historique, à 2,8% de la population active.

afp/rp