Zurich (awp) - SIX a subi un régime au cours des six premiers mois de l'année suite à la vente de son activité de cartes de crédit. Son chiffre d'affaires a ainsi pratiquement diminué de moitié après avoir franchi pour la première fois la barre du milliard de francs suisses l'an passé. Au prix de coûteux investissements, le groupe financier zurichois a entamé sa mue.

"A travers le partenariat stratégique avec Worldline, les revenus de SIX ont pratiquement diminué de moitié", indique mercredi la société, notamment opératrice de la Bourse suisse. En cause, la vente de son unité Payment Services à son concurrent français Worldline. Le groupe l'a cédée contre une participation de 27% dans l'entreprise hexagonale.

Apuré de cet effet, le produit d'exploitation a diminué de 3,6% à 551,7 millions de francs suisses, selon le document. Cette baisse est imputable aux réductions de tarifs octroyées l'année dernière, qui ont pesé principalement sur l'activité de négoce et post-négoce (Securities & Exchange), dont les recettes ont plongé de 25% à 81,4 millions. Le groupe a dû accorder des ristournes aux banques afin de rester compétitif.

Le résultat d'exploitation (Ebitda) a chuté d'un tiers à 99,9 millions. Les investissements dans de nouveaux domaines et produits tout comme les coûts de régulation ont pesé. L'Ebit s'est rétracté de plus de 42% à 58,8 millions.

En conséquence, le bénéfice net a lui fondu de près de 68% à 32,4 millions. Le bénéfice par action a lui dégringolé à 1,70 franc contre 5,30 un an plus tôt.

La valeur de la participation de Worldwide a augmenté depuis la transaction du 14 mai 2018 à 3,5 milliards au 28 juin 2019, contre 2,5 milliards.

Nouvelle unité déficitaire

La plateforme boursière opérée par SIX a connu trois introductions en Bourse (IPO) depuis le début de l'année avec Medacta, Stadler Rail et Aluflex, ainsi que la cotation directe d'Alcon. Les fonds levés grâce à ces IPO ont atteint à 2,3 milliards de francs suisses, propulsant la place zurichoise à la deuxième place européenne, derrière Londres, précise le communiqué.

Depuis sa réorientation stratégique décidée l'année dernière, SIX a investi de nouveaux domaines et planche sur des produits dont la commercialisation débutera au deuxième semestre 2019. Il faudra toutefois faire preuve de patience avant que cela ne se reflète sur les résultats du groupe financier, a expliqué à AWP le directeur financier Daniel Schmucki.

Sous la houlette du nouveau directeur général Jos Dijsselhof, SIX a cédé Payment Services et veut offrir davantage de services aux banques. Une nouvelle unité, Innovation & Digital et Services, a vu le jour. Celle-ci a bouclé au premier semestre sur une perte de plus de 10 millions de francs suisses, selon M. Schmucki.

La Bourse destinée aux actifs numériques SIX Digital Exchange, ou SDX, devrait être lancée l'année prochaine.

A propos de l'équivalence boursière, à laquelle l'Union européenne a mis fin, SIX, assure que "l'efficacité, l'ouverture des marchés et la sécurité juridique restent des priorités absolues". Des mesures éventuelles prises par le Conseil fédéral pourraient avoir un effet positif sur le résultat d'exploitation et le bénéfice au second semestre.

Le groupe zurichois affirme par ailleurs que plusieurs innovations et produits sont à un stade avancé de développement et devraient être accessibles aux clients d'ici la fin de l'année.

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