L'amour dure trois ans... à peine. Le mariage célébré en janvier 2017 entre le français Technip et l'américain FMC se solde par un divorce. Le groupe parapétrolier basé à Londres, mais dirigé de Houston, a annoncé hier soir sa scission en deux entités cotées et indépendantes : l'une dédiée au secteur sous-marin, l'autre spécialisée dans les projets d’ingénierie de grands ensembles pétroliers ou gaziers, comme le site gazier de Yamal en Russie.

La première entité a été provisoirement baptisée RemainCo. Immatriculée à Londres et dirigée depuis Houston par Doug Pferdehirt, l'actuel PDG de TechnipFMC, cette branche "Subsea" emploiera environ 22 000 salariés.

Les titres seront cotés à New-York et Paris. Son chiffre d'affaires devrait atteindre 7 milliards de dollars cette année.

La seconde entité, SpinCo correspondant à la branche Onshore/Offshore de TechnipFMC. Elle sera dirigée par la Française Catherine MacGregor, actuellement présidente de New Ventures (nouveaux projets) du parapétrolier.

Cotée uniquement à Paris, SpinCo (15000 salariés) sera une société hollandaise mais elle sera dotée d'un siège en France. Elle devrait réaliser cette année un chiffre d'affaires de 6 milliards de dollars.

Dans une note publiée ce matin, Oddo BHF estime que ce projet fait sens d'un point de vue industriel. Le broker rappelle que l'une des finalités du rapprochement Technip et FMC était de permettre au nouvel ensemble d'offrir des solutions encore plus intégrées, ce qui a fonctionné en Subsea.

Le bureau d'études a cependant maintenu sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 22,9 euros en raison d'un couple rendement/risque peu attractif. Il évalue en effet le potentiel moyen de hausse post opération autour de 5 à 6%.

Le projet de scission donne en tout cas naissance à un acteur français de premier plan dans l'Onshore/Offshore, trois ans après une fusion "entre égaux" qui s'est rapidement transformée en une prise du contrôle du français par l'américain au chiffre d'affaires pourtant deux fois inférieur.

Toutefois, force est de constater que l'entité française scindée ressortira plus petite qu'avant la fusion puisque amputée de la branche Subsea. A l'issue de l'exercice 2016, Technip avait réalisé un chiffre d'affaires de plus de 11 milliards d'euros.... soit deux fois plus que SpinCo en 2019.

En Bourse, TechnipFMC gagne 5,18% à 22,14 euros à Paris, les investisseurs faisant mauvaise fortune bon coeur en se remémorant une citation de Marcel Proust tirée de l'ouvrage A la recherche du temps perdu, Albertine disparue. "Il est vraiment rare qu'on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas".