La prime de risque que les investisseurs exigeaient des pays périphériques pour leur dette est en train de se réduire, suite aux avancées dans les négociations concernant le dossier grec. 
Les intervenants montrent un optimisme débordant  avec des hausses journalières impressionnantes (+5% en 2 séances pour le CAC et +4.25% pour le Dax), sachant que l’Allemagne et la France sont les deux pays qui détiennent le plus de dette grecque (99 milliards d’euros cumulés).

Cet enthousiasme fait suite à la réunion à Bruxelles de toutes les parties concernés par cette problématique et s’appuie aussi sur la proximité de l’échéance du 30 juin qui correspond à un versement d’une aide du FMI. Or, ce dernier semble bien moins enclin à faire des sacrifices que par le passé, obligeant ainsi Athènes à faire des concessions et des efforts de réformes.

La réduction du spread, illustré par le graphique, s’explique par le fait que les intervenants ont vendu les dettes française et allemande qu’ils avaient dans leurs portefeuilles, pour se tourner vers celles des pays réputés plus risquées. En effet, selon leurs estimations, l’éventualité d’un défaut grec s’éloigne et donc, le rendement de l’obligation grecque rapporter au risque qu’elle comporte devient (très) intéressant. Les investisseurs deviennent acheteurs et font donc mécaniquement baisser le taux. Le même raisonnement s’applique aux dettes des pays périphériques (Italie, Espagne, Portugal).

Néanmoins, un bémol demeure : rien n’est encore signé. En effet, les députés grecs doivent se réunir et voter l’approbation d’un plan de réformes entre le 27 et 30 juin, après la réunion des ministres des finances de la zone euro, mercredi, et des leaders européens jeudi. Cela s’annonce compliqué avec un parti au pouvoir, Syriza, qui a été élu en faisant campagne pour la fin de l’austérité. De plus, ce plan devra ensuite avoir l’aval de certains parlements de pays membres de l’U.E, avant la date butoir. Dans ce contexte, le spread reste élastique et pourrait se retendre rapidement en cas d’incident majeur concernant la dette grecque. 


Graphique : l'écart de rendement entre le taux à 10 ans espagnol et son équivalent allemand est au plus bas depuis un mois