TOKYO, 23 août (Reuters) - La décision de la Corée du Sud de mettre fin à un accord de partage en matière de renseignement avec le Japon est regrettable et montre que Séoul ne mesure pas le danger croissant que représentent les essais de missiles effectués par la Corée du Nord, a déclaré vendredi le ministre japonais de la Défense.

S'exprimant devant la presse, Takeshi Iwaya a dit que le Japon "exhortait" la Corée du Sud à "prendre une sage décision".

"Les essais répétés de missiles effectués par la Corée du Nord menacent la sécurité nationale, et la coopération entre le Japon et la Corée du Sud, avec les Etats-Unis, est cruciale", a-t-il ajouté.

La Corée du Sud a annoncé jeudi qu'elle mettait fin à l'accord général sur la sécurité du renseignement militaire (GSOMIA) avec le Japon, intensifiant le conflit qui oppose les deux nations asiatiques sur le commerce et le poids de l'histoire.

Reprochant au Japon d'avoir créé un "grand changement" dans les relations bilatérales, les autorités sud-coréennes sont parvenues à la décision que le maintien de cet accord ne servirait pas les intérêts de la nation, a rapporté le directeur adjoint du Conseil de sécurité nationale, Kim You-geun.

Tokyo a annoncé au début du mois qu'il retirerait la Corée du Sud de la liste des pays qui bénéficient d'un contrôle minimal de leurs exportations vers le Japon.

Les tensions entre Tokyo et Séoul sont alimentées par la question des indemnisations réclamées par la Corée du Sud pour ses ressortissants soumis à un régime de travail forcé dans des entreprises japonaises durant la Seconde Guerre mondiale a nourri un contentieux entre Tokyo et Séoul.

Cette querelle s'est intensifiée cet été quand le Japon a annoncé un renforcement des restrictions sur les exportations vers la Corée du Sud de trois composants essentiels à l'électronique grand public. (Tim Kelly; Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)