SEOUL/TOKYO, 8 août (Reuters) - Le Japon a prévenu jeudi qu'il pourrait durcir les contrôles sur les produits exportés vers la Corée du Sud malgré sa décision d'autoriser la livraison d'un composant électronique pour la première fois depuis qu'il a choisi en juillet de renforcer les restrictions sur les exportations à destination de son voisin.

Tokyo, avec cette annonce, signale qu'il n'est pas disposé à mettre fin totalement aux exportations vers la Corée du Sud, tout en accentuant la pression sur Séoul avec le retrait annoncé de son voisin de la liste japonaise des "partenaires de confiance".

Le Japon a annoncé le mois dernier un renforcement des restrictions sur les exportations vers la Corée du Sud de trois composants essentiels à l'électronique grand public (), des suites d'un litige avec Séoul nourri par la question des indemnisations réclamées par la Corée du Sud pour ses ressortissants soumis à un régime de travail forcé dans des entreprises japonaises durant la Seconde Guerre mondiale.

"Nous intensifions les efforts diplomatiques pour que le Japon rétracte ses attaques économiques", a déclaré à Séoul le Premier ministre sud-coréen, Lee Nak-yon, à des représentants du gouvernement en annonçant la décision du Japon d'autoriser l'export de résine photosensible, essentielle à Samsung pour la production de circuits intégrés.

A Tokyo, de hauts représentants japonais ont déclaré que l'autorisation faisait suite à un "examen strict" et prévenu que le Japon pourrait envisager d'élargir ses contrôles au-delà des trois composants électroniques actuellement concernés.

Pour ces trois composants, le processus d'approbation à l'export peut prendre jusqu'à 90 jours, ralentissant ainsi les livraisons sans toutefois les stopper.

Le ministre japonais de l'Industrie, Hiroshige Seko, a déclaré que Tokyo ne communiquait habituellement pas sur chacune des autorisations à l'export délivrées mais que les accusations de Séoul, qui a dénoncé un "embargo", l'ont poussé à en faire l'annonce.

Rien n'indiquait cependant à l'heure actuelle que cette annonce augurait d'une avancée dans les relations commerciales entre le Japon et la Corée du Sud.

Un haut représentant du ministère sud-coréen du Commerce a déclaré à Reuters que le Japon avait "approuvé seulement un produit parmi un très grand nombre", rappelant que le gouvernement japonais avait annoncé qu'il autoriserait "des exportations à des fins purement civiles". (Choonsik Yoo et Hyunjoo Jin à Séoul, Kaori Kaneko et Tim Kelly à Tokyo; Jean Terzian pour le service français)