PHOENIX, 23 août (Reuters) - Entouré de plusieurs milliers de ses partisans, Donald Trump a défendu mardi à Phoenix dans l'Arizona les propos qu'il a tenus en réponse aux violences survenues il y a dix jours à Charlottesville en Virginie lors d'un rassemblement de suprémacistes blancs.

La police de Phoenix a toutefois annoncé avoir eu recours à du gaz poivre pour disperser des manifestants anti-Trump qui jetaient des pierres et des bouteilles.

Devant un public qui lui était acquis, le président des États-Unis a déclaré que ses propos, après le rassemblement de Charlottesville qui a fait un mort le 12 août dernier, avaient été "parfaits".

Il a chauffé la foule en critiquant les journalistes qui, a-t-il dit, n'ont pas rapporté ce qu'il avait dit. Dans la foule, de nombreuses personnes ont tourné la tête et montré les journalistes. "CNN, ça craint", criaient certains.

Dans le même registre, le chef de la Maison blanche a également une nouvelle fois suggéré qu'il pourrait gracier un ancien shérif du comté de Maricopa dans l'Arizona. Ce shérif, Joe Arpaio, est âgé de 85 ans. Il a été condamné le mois dernier pour ne pas avoir respecté une décision judiciaire de 2011 qui l'obligeait à faire cesser les patrouilles anti-immigrants qu'il avait mises en place ainsi que des mesures de profilage racial qui lui étaient imputées.

"Est-ce que les gens dans cette pièce aiment le shérif Joe ?", a lancé Donald Trump suscitant des applaudissements nourris et des : "Graciez Joe!".

"Est-ce que le shérif Joe a été condamné pour avoir fait son travail?", a demandé le président qui a toutefois dit qu'il ne ferait rien dans l'immédiat. "Je ne veux pas causer de controverse", a fait valoir Donald Trump.

Le rassemblement de Charlottesville, organisé pour protester contre le déboulonnage d'une statue du général confédéré Robert E. Lee, avait attiré des membres du Ku Klux Klan, des néo-nazis et des suprémacistes blancs ainsi que des contre-manifestants de sensibilité progressiste. La situation a rapidement dégénéré. Une voiture conduite par un suprémaciste blanc a foncé sur les contre-manifestants, tuant une femme de 32 ans.

Le président a été très critiqué, jusque dans les rangs républicains, pour avoir renvoyé dos-à-dos les deux camps et ne pas avoir suffisamment condamné, selon ses détracteurs, les suprémacistes blancs de Charlottesville.

Mardi, le conseil municipal de Charlottesville a décidé à l'unanimité de couvrir de tissu noir deux statues de héros confédérés sudistes, du général robert E. Lee, et de Thomas "Stonewall" Jackson, en signe de deuil et en raison d'un recours pendant en justice contre la décision de la municipalité de déboulonner la statue du général Lee. (Avec Davic Schwartz et Keith Coffman; Danielle Rouquié pour le service français)