Les contrats à terme des principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,3% à 0,5%.

À Paris, le CAC 40, qui reprenait du terrain en début de séance, perd 0,44% à 5.761,46 points vers 12h15 GMT après avoir touché, à 5.748,93, son plus bas niveau depuis le 1er novembre. A Francfort en revanche, le Dax, qui gagnait plus de 0,9% en milieu de matinée, a réduit sa progression à 0,52%; à Londres, le FTSE 100 recule de 0,94%, plombé par l'appréciation de la livre sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grappille 0,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,11% et le Stoxx 600 est pratiquement inchangé.

A Londres, où il participe au sommet de l'Otan, le président américain a déclaré ne s'être fixé aucune date butoir pour la conclusion d'un accord avec la Chine et qu'il serait peut-être préférable d'attendre le résultat de l'élection présidentielle américaine de novembre 2020.

Ses propos ont pris de court des investisseurs qui espéraient encore voir les deux premières économies mondiales annoncer avant la fin de cette année la conclusion de la "phase un" d'un accord.

"Les marchés n'avaient tout simplement pas anticipé cela", commente Neil Wilson, analyste de Markets.com. "Après plusieurs semaines de rumeurs globalement positives sur la proximité d'un accord, on a maintenant le sentiment qu'un accord n'est pas du tout si proche que cela et que les marchés doivent intégrer cela dans les cours."

Cette nouvelle source d'incertitude s'ajoute aux indicateurs économiques décevants publiés lundi aux Etats-Unis, qui ont favorisé un repli marqué des actions, les grands indices américains et européens enregistrant leurs plus mauvaises performances depuis début octobre (-0,86% pour le Standard & Poor's 500 à Wall Street, -1,58% pour le Stoxx 600 en Europe).

D'autant que Donald Trump continue de faire monter la pression sur d'autres partenaires commerciaux que la Chine: après avoir annoncé lundi vouloir taxer l'acier et l'aluminium importés du Brésil et d'Argentine, il menace désormais de surtaxer plus de deux milliards d'euros de produits français en représailles à la taxe "Gafa".

Ce contexte favorise logiquement une remontée marquée de la volatilité: l'indice mesurant celle de l'EuroStoxx 50 évolue au plus haut depuis le 14 octobre tout comme son équivalent américain, le VIX.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Les valeurs françaises du luxe accusent le coup des menaces américaines de taxation des produits importés aux Etats-Unis, qui pourraient inclure le champagne, les fromages, les sacs à main et les produits cosmétiques.

LVMH, numéro un mondial, perd 1,53%, Kering 1,74%, Hermès 2,11%.

L'indice Stoxx qui regroupe la plupart des grands acteurs européens du secteur cède 0,43%. La plus forte baisse sectorielle est pour le compartiment des matières premières avec un recul de 1,1%.

Parmi les autres grandes valeurs exposées au risque de prolongation des tensions commerciales, Airbus cède 2,43%, la plus forte baisse du CAC, et ArcelorMittal 1,61%.

A la hausse, Engie gagne 1,42%. Selon BFM Business, le conseil d'administration envisage de se séparer de la directrice générale, Isabelle Kocher.

A Francfort, le constructeur de moteurs d'avions MTU Aero Engines prend 2,88% et soutient le Dax après une recommandation d'achat de Bank of America Merrill Lynch.

TAUX

Les déclarations de Donald Trump sur le commerce international ont déclenché un mouvement de repli sur les actifs refuges qui se traduit par une baisse des rendements des emprunts d'Etat: celui du Bund allemand à dix ans cède plus de deux points de base à -0,298% contre -0,26%, un plus haut de trois semaines, en début de séance.

Le dix ans américain, lui, est revenu sous 1,8%, effaçant la quasi-totalité de sa hausse de lundi.

CHANGES

Le dollar a brièvement bondi en réaction aux propos du président américain mais l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence est ensuite repassé dans le rouge (-0,05%).

Le yen, valeur refuge, reste orienté à la hausse et l'euro est pratiquement stable à 1,1073 dollar.

La principale victime du jour est le yuan, qui a touché son plus bas niveau depuis fin octobre face au dollar.

La livre sterling, elle, évolue au plus haut depuis un mois et demi face au dollar, profitant de la publication d'un sondage montrant un creusement de l'avance des conservateurs sur les travaillistes dans les intentions de vote à dix jours des élections législatives.

PÉTROLE

Les cours du brut se stabilisent, le risque d'une prolongation des discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine occultant la perspective de réductions supplémentaires de la production de l'Opep et de ses alliés.

Le Brent est pratiquement inchangé à 60,96 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) se traite à 56,02 dollars, tout près de sa clôture de lundi.

(Marc Angrand)