Acteurs présentés ci-dessous : 

Pour se donner une idée de ce qui suit en comparaison de Tesla et BYD (source : Zonebourse)

Rivian Automotive 

Basé dans le Michigan, ce constructeur automobile est l'entreprise qui pèse le plus lourd en bourse parmi celles que nous avons retenues. Présentée comme une véritable Success Story à l'américaine, Rivian fut fondée en 2009 par RJ Scaringe, un ingénieur passionné d’automobile depuis son plus jeune âge. Les projets de la marque deviennent concrets en 2017 lorsqu’il rachète à Mitsubishi une usine dans l’Illinois. L’année suivante, Rivian présente deux modèles : le R1T,  long pick-up traditionnel des modes de déplacements familiaux américains, et le R1S, un 4x4 massif. Les bonnes nouvelles s'enchaînent : en 2019, Amazon entre au capital (17% aujourd’hui), tout comme Ford (1,1%), assurant à Rivian un soutien financier indispensable, comme en 2021 où une augmentation de capital de 2,5 Mds$ est réalisée. Désormais partenaires, Rivian et Amazon signent un contrat de livraison de 100 000 camionnettes pour les besoins de livraisons du géant du commerce. La production démarre mi-2021, soit presque en même temps que l’introduction en bourse. Depuis, Rivian a été rattrapé par la réalité du marché : forte concurrence, problèmes de production, accord avec Amazon remis en question … Le cours s’est effondré de 85% malgré un rallye haussier très soutenu en juin. Néanmoins, l’entreprise a confirmé la livraison de 50 000 véhicules cette année. Elle veut aussi commencer à réduire ses coûts car il a bien compris que l’appel de fonds au marché devient plus difficile : elle prévoit la suppression de 6% de ses effectifs. 

Les deux modèles proposés par Rivian (source : Rivian)

Lucid Corporation 

L'histoire de ce constructeur, installé entre San José et San Francisco, est une série de hauts et de bas. Entre optimisme temporaire et déceptions prolongées, le groupe n'a jamais connu de période de repos. En 2018, en manque de liquidités, Lucid a été sauvé par le fonds souverain d'Arabie saoudite, qui détient aujourd'hui 74,95% du capital, après avoir injecté plus d'un milliard de dollars. Le groupe bénéficie du soutien du pays, qui lui accorde des avantages fiscaux et financiers, notamment la construction d'une usine sur son territoire et une commande importante (la seule à ce jour) de 50 000 véhicules de la part du Royaume.

Lucid se positionne sur le segment des voitures électriques de luxe et sportives. Le modèle d'entrée de gamme, le Lucid Pure, est proposé à partir de 92 000 $, tandis que la version la plus performante nécessite un investissement minimum de 248 000 $. Dans un contexte de baisse des prix à l'échelle mondiale, à l'image de la stratégie de Tesla, les modèles de Lucid ne font pas l'unanimité. Le groupe a revu à la baisse ses objectifs de production, avec une estimation d'environ 10 000 véhicules pour l'ensemble de l'exercice. De plus, le partenariat avec Aston Martin visant à équiper les véhicules électriques de la marque britannique ne compense pas les autres mauvaises nouvelles : le groupe a dû lever 3 milliards de dollars pour faire face aux difficultés financières, et il a licencié 18% de ses effectifs, soit 1300 personnes, afin de réduire ses coûts. Il a même dû rappeler plusieurs centaines de véhicules déjà en circulation pour résoudre un défaut susceptible de provoquer une perte de puissance ... Le ciel bleu de la Californie mettra du temps à briller au-dessus de ce constructeur.

Les quatre modèles de luxe de la marque (source : Lucid Motors)

Fisker 

Nous restons en Californie. Fisker est avant tout l’histoire et l’expérience d’un homme qui n’a pas voulu abandonner. Celle d’Henrik Fisker. Ce designer danois n'est pas étranger à l'industrie automobile, étant le créateur de plusieurs voitures emblématiques telles que l'Aston Martin V8 et la BMW Z8. Il est également le fondateur de Fisker Automotive, une entreprise créée en 2008 qui a produit la première berline de luxe électrique, la Fisker Karma. Mais faute d’un bon timing et d’un marché suffisamment conséquent à ce moment, la société fait faillite et passe sous la bannière d’un groupe chinois. En 2016, rebelote. Henrik Fisker se dit que le moment de l'électrique est arrivé. Il fonde une nouvelle société, mettant cette fois l'accent sur les SUV au design sportif. La gamme, appelée OCEAN, propose un seul véhicule avec des performances et des technologies plus sophistiquées en fonction du niveau de prix choisi. Au cours de ce trimestre, Fisker en a produit 1022. Un chiffre très éloigné des ambitions initiales.

Fisker propose un seul modèle, modulable selon de nombreuses options (source : Fisker)

Nikola Motors 

Cette entreprise basée dans l'Utah s'est lancée dans un marché réputé difficile : celui des camions électriques utilisant des batteries et des piles à combustible à hydrogène, en remplacement des moteurs diesel. Après avoir suscité l'enthousiasme des investisseurs avec des perspectives prometteuses (le cours de l'action a été multiplié par 6,5 en 2 mois, atteignant une capitalisation de 13 milliards de dollars en juin 2020, la société a connu une série de revers. Tout a commencé par un rapport accablant du fonds Hindenburg Research, mettant en évidence des fraudes et des publications trompeuses. Suite à cela, le PDG et fondateur, Trevor Milton a démissionné, ce qui a conduit à l'éloignement de partenaires tels que General Motors et Iveco, qui étaient initialement associés à Nikola.

Bien que l'entreprise a confirmé la livraison de 375 à 500 camions cette année, "le Tesla du transport routier" a encore un long chemin à parcourir. Tout d'abord, il doit redorer sa réputation, ce qui sera essentiel pour lever des fonds, une étape inévitable pour son développement futur.

Le camion à batterie de Nikola (source : Nikola) 

Li-Auto 

Ce constructeur chinois est le premier sur notre liste à ne pas avoir vu son cours diminuer depuis son introduction en bourse aux États-Unis. Au contraire, il a plus que doublé depuis 2020. Cela s'explique par des perspectives encourageantes, car Li-Auto devrait réaliser son premier exercice rentable cette année. L'entreprise produit trois SUV de luxe à prix abordable, dont deux sont conçus pour les familles nombreuses, avec trois rangées de sièges. Au deuxième trimestre, le constructeur a livré 86 500 véhicules. C’est prometteur pour son avenir. 

Deux des trois modèles de SUV de la marque chinoise sont équipés de 6 places (source : Li-Auto) 

Nio 

Cette société chinoise, également cotée aux États-Unis, propose une large gamme de véhicules, allant des SUV aux berlines en passant par les voitures de sport. Avec 8 modèles commercialisés, la marque se positionne sur différents segments de clientèle. Elle s'est fait connaître grâce à la Nio EP9, une voiture de course qui a rapidement acquis une renommée en battant plusieurs records sur des circuits célèbres.

Cependant, la société ne prévoit pas d'être rentable avant 2026, une annonce qui a entraîné une chute du cours de l'action depuis ses sommets de janvier 2021. Pour l’heure, Nio a livré un peu plus de 23 000 véhicules au cours du second trimestre. 

Le modèle ET5, le plus sportif du groupe. (source : Nio)

Xpeng 

Cette entreprise basée à Canton se spécialise également dans la production de SUV et de berlines, avec deux modèles de chaque. Les prix de ces véhicules peuvent être inférieurs jusqu'à 20% par rapport aux modèles équivalents de Tesla, en fonction des options choisies. La marque a misé sur la polyvalence de ses véhicules, permettant aux conducteurs de les utiliser à d'autres fins en plus de la conduite. Les véhicules offrent des fonctionnalités telles qu'un petit réfrigérateur et un espace optimisé pour transformer l'intérieur en un lit modulable. Cette stratégie assez atypique commence à payer : les ventes mensuelles devraient dépasser 15 000 au troisième trimestre et même 20 000 au trimestre suivant. 

Chez Xpeng, les possibilités d’aménagement du véhicule sont nombreuses (source : Xpeng)