La correction s'est accélérée au cours du dernier quart d'heure à Wall Street (-0,5% supplémentaires), confirmant un brusque rafraichissement du climat boursier au lendemain d'une séance volatile et pas aussi sereine que le laissait supposer l'accélération haussière de lundi (l'otimisme des investisseurs semblait alors inoxydable).

Si le 2ème trimestre s'est achevé sur un gain moyen de +15% pour les valeurs américaines, le 3ème démarre de façon beaucoup plus chaotique.

Pour mémoire, les indices US avaient entamé le mois de juillet sur un petit gain de +0,7% mais ils avaient rechuté de -2,6% dès le lendemain puis de -2% supplémentaires 48H plus tard... avant de reprendre +20% en ligne droite.
Mais la situation est différente cette fois-ci car les indices US partent de beaucoup plus haut et l'essentiel des 'bonnes nouvelles' semble largement 'pricées' dans les cours.
Wall Street enregistre donc sa plus forte correction depuis le 2 juillet dernier, le Dow Jones se replie de 2,1% à 9.509 points et efface tous les gains engrangés depuis le 8 septembre dernier tandis que le Nasdaq Composite décroche de 3% à 2.057 points.
Le 'S&P-500' termine également au 'plus bas' du jour, la perte s'élevant à -2,6% (à 1.029Pts): ce sont les valeurs financières qui ont subi les dégagements les plus appuyés.
Ambac et MGIC chutaient de -10%, Zions -8,6%, Genworth de -8%, Wells Fargo et JP morgan de -5,6%, Bank of America de -4,2% (le géant bancaire a annoncé dans la nuit le départ de Ken Lewis, son PDG, mettant fin à de longues semaines de spéculation).

Pour la 3ème séance consécutive, les constructeurs de maisons individuelles et les promoteurs ont été laminés avec des pertes moyennes de -7% sur Lennar, KB Homes (dégradé par un broker), Kimco Realty ou Richard Ellis

Le Nasdaq-100 a décroché de -3,1% dans le sillage de Micron (-8,4%), Marvell (-7%), Ciena (-7,6%), Comcast et Nvidia (-7,1%), Flextronics (-6,8%), Akamai (-5,4%), Paccar (-5,5%), Qualcomm et Newscorp (-5,2%), Applied Material et Microsoft (-3,9%), Intel et Symantec (-3,4%).

'C'est normal qu'on démarre ce nouveau trimestre sur une correction compte tenu du bilan affiché sur les trois derniers mois (+15%)', estime un analyste. 'C'est d'autant plus logique que les investisseurs vont devoir affronter une nouvelle saison de résultats d'ici peu', ajoute-t-il.

Comme la tradition l'exige, c'est le producteur d'aluminium Alcoa qui ouvrira le bal des publications de 3ème trimestre en dévoilant ses performances financières le 7 octobre, soit dans moins d'une semaine.

Les interrogations des investisseurs concernant le rythme de la reprise ont été exacerbée par les diverses publications macroéconomiques qui ont ponctué la matinée.
Gros point noir, l'ISM manufacturier n'a pas atteint les attentes des économistes au mois de septembre en ressortant à 52,6, en repli de 0,3 point, alors que les économistes l'anticipaient en progression à 54,5.
C'est peut être prévisible au lendemain d'un PMI de Chicago décevant.

Les investisseurs avaient déjà eu des difficultés, en début de journée, à analyser deux chiffres assez contradictoires, à savoir la hausse surprise de 1,3%des dépenses des ménages aux Etats Unis et une hausse de 0,2% de leurs revenus. L'effet combinée de l'opération 'cash for clunkers' et la chute brutale du taux d'épargne de 6 à 3% expliquent ce 'pic' de consommation qui risque d'être sans lendemain.

Peu avant la clôture, les opérateurs ont pu découvrir le chiffres des ventes d'automobiles au mois de septembre et la rechute s'est avérée aussi brutale que le marché le redoutait: -34% en rythme annuel.

General Motors n'a vendu que 156.700 véhicules aux Etats-Unis le mois dernier, soit une chute de -42,5% sur un an, après un déclin de -20% en août. Les ventes de Hummer (une marque qui sera cédée) s'effondrent de -83,8% sur un an tandis que Cadillac résiste (-8%), celles de Buick plongent de -33%, les immatriculations d'utilitaires (branche camions) dévissent de -46,7% et aucun rebond ne s'est dessiné cet été.

Autre déception, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont rebondi de 17.000 pour atteindre 551.000 après un plancher de six mois inscrit fin septembre.

Côté grandes manoeuvres capitalistiques, Cisco ne cédait que -2% après l'annonce d'une offre amicale sur Tandberg, un fournisseur norvégien de systèmes vidéos, dans le cadre d'une transaction estimée à quelque trois milliards de dollars.

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