Une dizaine de minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones gagne 76,66 points, soit 0,3%, à 25.264,36. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,39% à 2.833,07 et le Nasdaq Composite prend 0,25% à 7.839,22.

Le S&P 500 reste sur quatre séances consécutives de baisse, du jamais vu depuis le mois de mars.

Au même moment sur le marché des changes, la livre turque regagne 5,29% face au dollar, effaçant une petite partie de la chute de près de 40% subie depuis le début du mois.

Nombre d'observateurs voient toutefois dans ce rebond un simple répit et non la fin de la crise, en l'absence de mesures d'ampleur susceptibles d'améliorer la situation économique et financière de la Turquie, ni ses relations de plus en plus tendues avec les Etats-Unis.

"Il n'y a pas d'amélioration notoire dans les relations entre Washington et Ankara puisque le président Erdogan vient d'appeler au boycott de plusieurs appareils électroniques américains (Apple notamment)", note ainsi Mirabaud Securities.

Recep Tayyip Erdogan, qui avait dénoncé la semaine un "complot" économique visant son pays, a en effet appelé les Turcs à "résister contre le dollar".

La devise américaine est pratiquement stable face à un panier de devises de référence, mais le franc suisse, valeur refuge par excellence, continue de s'apprécier face au billet vert comme face à l'euro, signe que l'aversion au risque reste bien présente.

Les investisseurs attendent désormais la conférence téléphonique que le ministre turc des Finances, Berat Albayrak, doit organiser jeudi avec un millier d'investisseurs du monde entier.

LES PÉTROLIÈRES EN NETTE HAUSSE, REBOND DES BANCAIRES

Sur les marchés boursiers européens, l'heure est aussi à la prudence: l'indice large Stoxx 600 est pratiquement inchangé et le CAC 40 à Paris comme le Dax à Francfort sont repartis à la baisse après avoir passé le début de séance dans le vert.

A Wall Street, les grands indices profitent entre autres de la remontée des cours du pétrole après l'annonce par l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, d'une baisse de sa production en juillet. Le cours du baril de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a ainsi repassé le seuil de 68 dollars.

L'indice S&P de l'énergie gagne 0,81%, Chevron 0,72% et Exxon Mobil 0,42%.

Le secteur bancaire, affecté ces derniers jours par les craintes suscitées l'exposition au marché turc, rebondit lui aussi: l'indice sectoriel KBW gagne 0,73% après un recul de près de 3% en trois séances.

Dans l'actualité des résultats, le géant des magasins de bricolage Home Depot, l'une des 30 valeurs du Dow, abandonne 0,34% en dépit de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et du relèvement de ses prévisions annuelles.

Le distributeur de pièces détachées automobiles Advance Auto Parts et le groupe de maroquinerie et d'accessoires Tapestry, l'ex-Coach, gagnent respectivement 7,82% et 9,5% après avoir battu le consensus.

Les poids lourds des hautes technologies, l'un des principaux moteurs des grands indices depuis plusieurs mois, sont eux aussi bien orientés: Amazon gagne 0,38% et Apple 0,14%.

(Marc Angrand, édité par Benoît Van Overstraeten)