Block 1 : Les actualités essentielles

  • La SEC continue sa croisade contre Binance

La Securities and Exchange Commission (SEC) américaine accuse Binance.US, la branche américaine de Binance, d'avoir utilisé le wash trading pour gonfler artificiellement les volumes de trading sur sa plateforme. Cette pratique, interdite aux États-Unis depuis près d'un siècle, aurait contribué à plus de 70 % du volume d'échange d'une "cryptomonnaie non spécifiée". Des messages internes de Binance.US suggèrent que la plateforme n'empêchait pas les utilisateurs d'effectuer des transactions avec eux-mêmes. Binance.US a démenti ces accusations, affirmant qu'elles sont basées sur une incompréhension des faits et une mauvaise application de la loi.

  • Edenred : des tickets restaurant sur Ethereum

Edenred, l'entreprise française commercialisant des tickets restaurant, a testé une nouvelle solution de paiement basée sur la blockchain Ethereum et un stablecoin euro. L'expérience a impliqué une cinquantaine de salariés qui ont utilisé le "crypto Edenred" pour payer dans des commerces locaux. L'utilisation de la blockchain a permis une personnalisation du service, en paramétrant les tickets restaurant sans intermédiaires. Cependant, les coûts de transaction plus élevés et des délais de transaction plus longs ont été identifiés comme des défis à surmonter avant que cette technologie puisse être déployée de manière plus large.

  • Russie : le rouble numérique arrive

Vladimir Poutine a officiellement approuvé l'introduction d'une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) en Russie, le rouble numérique, qui sera gérée par la banque centrale du pays. Bien que le rouble numérique ne sera pas obligatoire, le gouvernement estime qu'il offrira une option plus pratique et moins coûteuse pour les citoyens et les entreprises. Les portefeuilles numériques ne seront probablement disponibles qu'en 2025. Cette initiative fait partie d'une stratégie plus large visant à réduire la dépendance du pays vis-à-vis du dollar américain et à renforcer la valeur du rouble.

  • Meta creuse le trou dans le Metaverse

La filiale metaverse de Meta a enregistré des pertes s'élevant à 3,7 milliards de dollars au second trimestre 2023, portant le total à 7,7 milliards de dollars depuis le début de l'année. Malgré ces chiffres, la firme maintient sa stratégie et sa directrice financière, Susan Li, anticipe une augmentation des pertes en raison des investissements continus. Toutefois, grâce aux performances positives des autres services de Meta et une hausse de 16% de son revenu net, l'entreprise reste financièrement solide. L'action de Meta a également connu une croissance substantielle, augmentant de plus de 300% en 8 mois.

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Worldcoin, le projet de Sam Altman, entrepreneur en intelligence artificielle et créateur de ChatGPT, a finalement fait son entrée dans la cryptosphère après trois ans de développement.

L'idée de Worldcoin est que, dans un monde où l'IA et les robots parviennent de mieux en mieux à se faire passer pour de vrais humains, une identité numérique sans faille, qui est liée à votre iris,  est la seule chose qui puisse prouver que vous êtes vraiment vous. 

Si le lancement du Worldcoin a capté l'attention de la communauté crypto, la première semaine a été un véritable tourbillon. La valeur de la pièce a doublé le premier jour, avant de chuter de 90 % le lendemain. 

Cours du WLD/EUR
CoinMarketCap

Le fondateur Sam Altman rapporte qu'un scan se produit toutes les 8 secondes, et que plus de 2 millions de personnes ont déjà été scannées, certains faisant la queue pour utiliser l’Orbe, la technologie de numérisation de l'iris.

Malgré les critiques accusant Worldcoin d'exploiter les économies en difficulté, notamment en Afrique et en Asie, l'entreprise planifie de déployer encore 1 500 Orbes supplémentaires d'ici la fin de l'année 2023. Pourtant, les turbulences de la réaction initiale du marché ne sont pas le seul aspect qui attire l'attention sur le lancement du Worldcoin.

Étonnamment, un élément souvent négligé dans le récit du lancement a été la méthode innovante adoptée par Worldcoin pour stimuler les échanges de ses nouveaux jetons. Dans le cadre de la phase de pré-lancement, la société a envoyé 43 millions de jetons aux personnes qui se sont inscrites. Et ces jetons ne sont, d’après les fondateurs, pas conçus uniquement comme une aumône - à un moment donné, comme d'autres cryptomonnaies, ils pourraient également donner aux utilisateurs un droit de regard sur la façon dont la société est gérée ou évoluer vers une monnaie adoptée à l'échelle mondiale. 

Toutefois, une tranche bien plus importante - 100 millions de jetons - a été prêtée à des sociétés de négoce ou à des teneurs de marché.

En règle générale, les projets de jetons ne font appel qu'à un seul teneur de marché, mais Worldcoin a révélé dans son livre blanc qu'elle avait conclu des accords avec cinq sociétés différentes. Le livre blanc détaille également les conditions des prêts, qui ont une durée de trois mois, et révèle que les 100 millions de jetons représentent 70 % de l'offre initiale en circulation, ce qui est considérable. Au cours des 15 prochaines années, l'offre de jetons devrait atteindre le chiffre colossal de 10 milliards.

Les teneurs de marché devraient bénéficier considérablement de cet accord s'ils sont convaincus que la capitalisation boursière de Worldcoin dépassera largement la valorisation actuelle de 225 millions de dollars.

Le lancement n'a toutefois pas été exempt de controverses. Worldcoin a fait l'objet d'un examen minutieux concernant le traitement des données biométriques. Le processus de balayage des globes oculaires, qui vous permet de vous donner une identité numérique et des jetons, a soulevé des questions de la part de l'autorité britannique de régulation des données concernant l'impossibilité de retirer le consentement à l'avenir - une tâche ardue lorsque les données sont stockées sur un grand registre permanent de la blockchain.

Le projet a également connu des turbulences inattendues en raison de ses bailleurs de fonds initiaux, Sam Bankman-Fried, cofondateur de FTX, et Three Arrows Capital, qui se sont tous deux déclarés en faillite. Cela a contrarié les travaux de Worldcoin, car ces bailleurs de fonds devaient recevoir une partie du WLD en fonction de leur investissement une fois que le jeton serait mis en ligne.

Pour rien arranger, l'approche de Worldcoin a fait sourciller les autorités réglementaires aux États-Unis, où ses jetons ne sont pas disponibles en raison de l'examen rigoureux de ce type d'offres dans le pays. La décision très médiatisée rendue ce mois-ci dans l'affaire Ripple Labs a mis en évidence la complexité du paysage réglementaire des cryptomonnaies de l’autre côté de l’Atlantique.

Malgré ce lancement délicat, le cas de Worldcoin souligne le besoin pressant d'une diligence raisonnable pour les startups crypto qui cherchent à obtenir un financement. L'histoire de Worldcoin sert de mise en garde pour les sociétés Web 3 en quête de fonds, suggérant que la cryptosphère d'aujourd'hui exige des examens approfondis de la part de toutes les parties impliquées dans quelconque projet

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
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Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

Près de 50 après le début des guerres cryptographiques, les opposants au chiffrement ont toujours tort (Wired, en anglais)

Il est allé en prison pour crime cryptographique. Maintenant, il est un défenseur de la conformité. (WSJ, en anglais)

Les Etats-Unis essaient-ils de tuer la finance décentralisée de la crypto ? (Financial Times, en anglais)