par Tim Hepher

PARIS, 17 février (Reuters) - Airbus vise une hausse de ses bénéfices et la livraison de 720 appareils en 2022 après un quasi-triplement de son résultat d'exploitation l'an dernier, grâce à une reprise partielle des livraisons de jets et à une amélioration des résultats de ses activités de défense et d'hélicoptères pendant la pandémie.

Le plus grand groupe aérospatial européen a également renoué avec un dividende après l'avoir supprimé pendant deux ans. Il a dégagé l'an dernier un bénéfice net record de 4,213 milliards d'euros, tirant profit de l'arrêt de la production de son superjumbo A380 et d'une reprise de certaines provisions liées au COVID-19.

Airbus prévoit de verser un dividende de 1,5 euro par action.

"La pandémie n'est pas encore totalement derrière nous", a déclaré le président exécutif Guillaume Faury, ajoutant que des tensions pouvaient se produire dans la chaîne d'approvisionnement, la logistique et la main-d'œuvre.

Il a confirmé les objectifs de production d'Airbus et réaffirmé que le marché devrait se redresser complètement entre 2023 et 2025.

"Il est clair que les gens veulent reprendre l'avion et le font dès que les restrictions sont assouplies", a-t-il souligné.

Guillaume Faury a par ailleurs dit espérer trouver une solution à l'amiable au différend avec Qatar Airways qui évoque des problèmes de dégradation de la peinture et de la couche de protection de sa flotte de gros-porteurs A350.

NOUVELLES PROVISIONS SUR L'A400M

Le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté, un indicateur clef pour Airbus, a fortement progressé à 4,865 milliards d'euros (+185%) tandis que le chiffre d'affaires a augmenté de 4% à 52,149 milliards. Airbus vise un Ebit ajusté de 5,5 milliards d'euros l'an prochain.

Après avoir ouvert en nette hausse, le titre Airbus cédait 1,2% vers 10h00 à la Bourse de Paris.

Sur le seul quatrième trimestre, Airbus a dégagé un Ebit de 1,496 milliard sur la base d'un chiffre d'affaires de 16,994 milliards alors que le consensus fourni par le groupe tablait respectivement sur 1,364 milliard et 16,878 milliards.

Airbus a confirmé son intention d'augmenter la production de sa famille d'avions A320neo, qui est la plus demandée.

La trésorerie nette du groupe a augmenté de plus de 75% pour atteindre 7,6 milliards d'euros, contre un niveau de 12,5 milliards avant la crise.

Les résultats d'Airbus ont été dopés par la reprise de 274 millions d'euros de provisions qui avaient été réalisées par le groupe pour fermer l'usine de production d'A380 à Toulouse, qu'il prévoit désormais de reconvertir dans la production des avions monocouloirs, les plus demandés.

Le groupe réduit ainsi de près de la moitié la facture de 463 millions d'euros annoncée lorsqu'Airbus a arrêté la production du plus grand avion de ligne du monde qui ne se vendait plus. Le dernier A380 a été livré en décembre.

En revanche, Airbus a passé une nouvelle charge de 212 millions d'euros sur l'avion de transport militaire A400M, qui s'ajoute aux milliards d'euros de provisions déjà passées sur le plus grand projet de défense européen. (Tim Hepher, version française Jean-Michel Bélot, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)