En repli de 4,6% à 16,07 euros, Carrefour accuse la plus forte baisse du CAC 40. Les investisseurs s'inquiètent de l'afflux de papiers lié à la cession du solde de la participation de Bernard Arnault, soit 5,7% du capital détenu par le biais de la holding Agache. Ils estiment sans doute que cette sortie constitue un mauvais signal. L'homme d'affaires a empoché 724 millions d'euros à l'issue d'un placement réservé aux investisseurs institutionnels. L'opération s'est faite au prix de16 euros par action, soit une décote de 5,04% par rapport au dernier cours de clôture de Carrefour (16,85 euros).

Bernard Arnault était entré au capital de Carrefour en mars 2007 alors que l'action cotait autour de 48 euros. Associé au fonds d'investissement Colony Capital via Blue Capital, il avait même franchi en hausse le seuil de 15 % du capital (à 16,02 %).

Le dirigeant espérait un rebond de l'activité de Carrefour qui patine depuis des années. En 2017, il espérait que Alexandre Bompard parvienne à redresser le groupe et stimule sa valorisation. Mais, l'échec du rachat du groupe français par le canadien Couche-Tard, au mois de janvier, a fini de décourager.

"Cette cession met fin à près de 15 ans d'une présence dont Alexandre Bompard souligne la constance et le soutien sans faille", souligne Invest Securities.

"Quatre PDG ou CEO plus tard, Groupe Arnault sort laissant un noyau dur quelque peu écorné, entre le groupe d'Abilio Diniz et le groupe Moulin en proie aux difficultés de son modèle principal des Grands Magasins dont il poursuit le recentrage à travers les cessions de magasins de province. Cette situation n'est pas en soi la plus favorable que l'on puisse imaginer pour Carrefour même si ce dernier apparaît moins vulnérable aujourd'hui mais avec une relance encore notablement incomplète sur un marché toujours très compliqué", ajoute le broker.