Le groupe de médias, qui a traversé une année 2011 chahutée marquée par deux avertissements sur ses résultats et une controverse sur son dirigeant Arnaud Lagardère, a par ailleurs annoncé d'importantes dépréciations pour un montant de 900 millions d'euros.

"La prise en compte d'une part d'un environnement économique et boursier dégradé, et d'autre part des performances (...) et perspectives de la branche Unlimited, devrait conduire à des dépréciations de valeur d'un montant significatif", indique le groupe dans un communiqué, en faisant référence à son pôle dédié au sport et au divertissement.

La plus petite des divisions de Lagardère a accumulé les difficultés l'an dernier, conduisant le groupe à revoir ses objectifs financiers pour l'année à la baisse et à nommer une nouvelle équipe de direction.

Le conglomérat a également abaissé la valeur de sa participation de 20% dans Canal+ France, jusque-là comptabilisée à hauteur de 1,5 milliard d'euros, après avoir tenté sans succès de s'en séparer en 2011 par le biais d'une introduction en Bourse.

A 09h50, le titre est à l'équilibre, en ligne avec l'indice des valeurs vedettes parisiennes, plusieurs analystes évoquant une publication sans grande surprise.

Le groupe, qui a confirmé sa prévision d'un recul de 5 à 12% de son Résop (résultat opérationnel) médias pour 2011, doit publier ses résultats annuels complets le 8 mars.

Sur l'ensemble de l'exercice, ses revenus sont ressortis à 7,657 milliards d'euros, en hausse de 0,2% à données comparables, contre 7,684 milliards d'euros attendus selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Le groupe a notamment pâti de la baisse de 4,4% des revenus de sa division édition l'an dernier, marqué par la faillite de plusieurs grands distributeurs étrangers dont l'américain Borders, dans un contexte de montée en puissance du livre numérique.

LES RADIOS BOUDÉES PAR LA PUB AU T4

Lagardère Publishing réalise désormais 6% de son chiffre d'affaires dans le livre numérique (20% aux Etats-Unis), synonyme pour les éditeurs de revenus moindres mais de marges plus élevées.

L'activité de l'éditeur a souffert en France au quatrième trimestre en dépit de la sortie de livres à succès comme le roman "Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan ou encore la biographie de Steve Jobs de Walter Isaacson.

Le pôle médias, qui regroupe notamment la radio Europe 1 ou l'hebdomadaire Paris Match, a quant lui souffert du retournement général du marché publicitaire en fin d'année qui a notamment pesé sur les recettes des radios (-7,1%).

Son chiffre d'affaires a stagné au quatrième trimestre alors qu'il avait progressé de près de 4% lors des trois mois précédents.

A contrario, le pôle sports a bénéficié d'un calendrier sportif plus favorable sur la fin 2011, lui permettant d'afficher une hausse de 6,2% de ses revenus sur l'année.

"La croissance au 4e trimestre dans le sport devrait rassurer et pourrait être le premier signe d'une inversion longtemps attendue de la tendance dans cette division", commentent les analystes d'UBS dans une note.

Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot