par Mathieu Rosemain

PARIS (Reuters) - Ariane de Rothschild a qualifié mardi de "fantasme" les spéculations sur une fusion entre Edmond de Rothschild, la banque privée genevoise qu'elle dirige, et la banque d'investissement Rothschild & Co, basée à Paris, estimant qu'une telle opération ne créerait que peu de valeur.

Les deux groupes Rothschild sont contrôlés par différentes branches de la dynastie familiale bancaire dont l'origine remonte au XVIIIe siècle à Francfort, en Allemagne.

L'expansion récente de la banque française Rothschild & Co dans les secteurs de la banque privée et de la gestion d'actifs a renforcé les spéculations auprès des analystes selon lesquelles une fusion avec la banque suisse dirigée par Ariane de Rothschild aurait un sens stratégique puisque que les deux groupes arborent le même nom tout en étant de plus en plus en concurrence directe.

"Je pense qu'il y a un fantasme de fusionner ces deux banques", a déclaré Ariane de Rothschild dans un entretien à Reuters.

"On est deux banques encore aujourd'hui très très différentes. Rothschild & Co avec une activité majoritairement de M&A et effectivement qui rentre de façon très active, dynamique et d'ailleurs très bien en banque privée et 'asset management'. Et nous, notre coeur de métier c'est la banque privée et l''asset management'".

"Les deux banques se portent parfaitement bien chacune dans son domaine. Et rien ne pousserait à ce qu'il y ait une fusion. Une fusion est intéressante quand vous avez une vraie création de valeur aussi. Je ne suis pas certaine qu'il y ait une création de valeur majeure pour ce type de fusion", a-t-elle ajouté.

Rothschild & Co n'a pas souhaité faire de commentaire.

Ariane de Rothschild, veuve de Benjamin de Rothschild, fils du fondateur de la banque suisse décédé brutalement en 2021 à l'âge de 57 ans, est depuis l'an dernier la directrice générale de l'établissement genevois.

(Corrige l'historique au dernier paragraphe)

(Reportage Mathieu Rosemain, rédigé par Tommy Reggiori Wilkes, Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)