PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile Renault a annoncé jeudi tabler sur une marge opérationnelle "de l'ordre de 6%" cette année, après avoir enregistré un recul de ses résultats en 2018, pénalisés par un environnement et par des effets de change défavorables.

Renault "a maintenu en 2018 une performance élevée malgré une détérioration de son environnement. Les résultats commerciaux et financiers démontrent la résilience de l'entreprise et sa rapidité à s'adapter à un environnement plus difficile", a déclaré son directeur général, Thierry Bolloré, cité dans un communiqué.

En 2018, le résultat net part du groupe s'est inscrit à 3,3 milliards d'euros, contre 5,2 milliards d'euros en 2017. Dans le même temps, le chiffre d'affaires est passé de 58,8 milliards d'euros à 57,42 milliards d'euros, traduisant un recul de 2,3% en données publiées mais une progression de 2,5% en variation organique. La baisse en données publiées "s'explique essentiellement par un effet devises négatif à hauteur de 4,1 points, la baisse des volumes (-0,5 point) et des ventes aux partenaires (-1,8 point)", a précisé Renault.

La marge opérationnelle du groupe a atteint l'année dernière 3,61 milliards d'euros, soit 6,3% du chiffre d'affaires, contre 6,6% en 2017. La marge opérationnelle de l'automobile hors Avtovaz s'est inscrite à 2,2 milliards d'euros, soit 4,3% du chiffre d'affaires, contre 5,1% en 2017.

Le flux de trésorerie opérationnel de l'automobile a été positif à hauteur de 607 millions d'euros, contre 945 millions d'euros en 2017. "Outre un effet volume négatif de 329 millions d'euros, ce repli s'explique largement par un environnement défavorable tant pour les devises avec un impact de -526 millions d'euros que pour les matières premières (-356 millions d'euros)", a détaillé Renault. Le groupe a par ailleurs subi un impact positif moins fort du Monozukuri - c'est-à-dire de la réduction des coûts en amont de l'entreprise, notamment dans les fonctions achats et R&D) - qui a atteint 421 millions d'euros en 2018, contre 663 millions d'euros en 2017.

La contribution de Nissan au résultat net du groupe s'est établie à 1,5 milliard d'euros, contre 2,8 milliards d'euros en 2017. Déjà publiées, les ventes mondiales de véhicules de Renault ont atteint 3,88 millions d'unités en 2018, en baisse de 1,2% à périmètre comparable.

Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 3,98 milliards d'euros, un chiffre d'affaires de 57,82 milliards d'euros, une marge opérationnelle de 3,52 milliards d'euros et une marge de l'automobile hors Avtovaz de 2,19 milliards d'euros. Renault de son côté avait pour objectif d'augmenter ses revenus en données organiques, maintenir une marge opérationnelle du groupe supérieure à 6% et générer un flux de trésorerie disponible opérationnel de l'automobile positif.

Renault proposera un dividende de 3,55 euros par action lors de sa prochaine assemblée générale, du même montant que celui de 2017.

Pour 2019, le constructeur vise un chiffre d'affaires en progression à taux de change et périmètre constants, une marge opérationnelle du groupe de l'ordre de 6% et un flux de trésorerie libre opérationnel de l'automobile positif. Concernant les perspectives de marché cette année, le marché mondial, comme le marché européen, devraient être stables par rapport à 2018, selon Renault. Le marché russe devrait connaître une hausse d'au moins 3% et le marché brésilien de 10%.

Le constructeur automobile a connu une actualité mouvementée ces derniers mois. Le 24 janvier dernier, Renault a nommé Thierry Bolloré directeur général et le président de la gérance de Michelin, Jean-Dominique Senard, président du conseil d'administration, tous deux remplaçant Carlos Ghosn qui a démissionné de ses fonctions de PDG le 23 janvier.

Carlos Ghosn est depuis le 19 novembre incarcéré au Japon où il a été mis en examen pour abus de confiance et pour ne pas avoir déclaré la totalité de ses revenus chez Nissan dans des documents boursiers entre 2010 et 2018. Mercredi, Renault a indiqué que le conseil d'administration avait décidé de ne pas octroyer d'indemnité de non-concurrence ni de rémunération en actions à son ancien PDG.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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