Le groupe a réalisé sur le trimestre avril-juin un bénéfice net de 6,20 milliards de dollars (5,59 milliards d'euros), en repli de 1,4% sur un an, un recul qui s'explique par une augmentation des provisions pour créances douteuses.

Son bénéfice par action (BPA) ressort toutefois en hausse à 1,55 dollar contre 1,54 dollar à données comparables il y a un an, dépassant largement le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, qui le donnait à 1,43 dollar.

Les analystes avaient réduit leurs estimations de résultats pour les grandes banques américaines ces dernières semaines.

A la Bourse de New York, l'action JPMorgan gagnait 2,3% à 64,61 dollars vers 14h25 GMT, la plus forte hausse de l'indice Dow Jones, qui progressait alors de 0,78%.

Le détail des comptes trimestriels montre entre autres que l'encours moyen de prêts a progressé de 16%, avec une hausse marquée dans le crédit immobilier résidentiel et commercial.

Le rapport entre les prêts et les dépôts a progressé à 66% contre 61% un an plus tôt et 64% sur le trimestre précédent.

Lors d'une téléconférence avec des journalistes, la directrice financière du groupe, Marianne Lake, a déclaré que la croissance des prêts concernait tous les segments et qu'elle reflétait la bonne santé de l'économie américaine.

Au deuxième trimestre, le produit net bancaire total de la banque a progressé de 2,8% à 25,21 milliards de dollars et les revenus des activités de taux fixes, la division la plus volatile du groupe, ont bondi de 35% à 3,96 milliards.

En dépit de cette croissance, JPMorgan a maintenu un strict contrôle des coûts, réduisant les dépenses d'exploitation de 5,9% sur un an.

"JPMorgan continue de faire du vrai bon travail dans un contexte difficile", a commenté Glenn Schorr, analyste d'Evercore ISI, notant que la banque avait dépassé les attentes non seulement en matière de croissance des prêts mais aussi dans le trading obligataire, la banque d'investissement et la maîtrise des dépenses.

VOLUMES DE TRANSACTIONS "CONVENABLES" DEPUIS LE BREXIT

JPMorgan est la première grande banque américaine à publier ses résultats du deuxième trimestre, une période marquée entre autres par le référendum britannique du 23 juin sur l'Union européenne.

Depuis le début du troisième trimestre, les volumes de transactions ont été "convenables" mais il faut s'attendre à ce qu'ils subissent la baisse saisonnière habituelle, a déclaré Marianne Lake.

Le scrutin remporté par les partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'UE a par ailleurs remis en doute la possibilité d'une hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis à brève échéance, ce qui implique que les marges engrangées par les banques dans leurs activités de crédit vont rester faibles.

Si elle a bénéficié au deuxième trimestre de la hausse des taux par rapport à la période correspondante de l'an dernier, JPMorgan a ainsi vu sa marge nette d'intérêt diminuer sur la période.

Le rendement des fonds propres tangibles, une mesure clé de la rentabilité dans le secteur bancaire, a diminué à 13% contre 14% au deuxième trimestre 2015. La direction du groupe vise un ratio de 15% mais atteindre cet objectif suppose une remontée des taux d'intérêt.

Le Brexit a par ailleurs soulevé des interrogations sur le temps et les ressources que les grandes banques internationales devront consacrer à l'adaptation de leur présence européenne au futur nouveau statut de Londres.

Peu après le référendum, JPMorgan a déclaré qu'il envisageait de modifier son organisation en Europe, ce qui pourrait le conduire à déplacer une partie de ses 16.000 salariés basés au Royaume-Uni. Jeudi, la directrice financière a dit que les discussions sur d'éventuels transferts de personnel n'en étaient qu'à leurs "balbutiements".

Wells Fargo & Co et Citigroup, respectivement troisième et quatrième banques des Etats-Unis, doivent publier leurs comptes vendredi.

(Sweta Singh à Bangalore et David Henry à New York; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)

par Sweta Singh et David Henry