Au printemps dernier, Sophie Boegner avait déposé une plainte contre M. Seillière, entraînant l'ouverture d'une enquête pour « abus de bien social » et « recel ». Très déterminée, Sophie Boegner alla encore plus loin. Au cours de l'assemblée générale du 9 juin dernier, celle qui n'est autre que la cousine d'Ernest-Antoine Seillière l'avait accusé d'avoir touché des bénéfices indus au cours de la réorganisation du capital, en 2007. Elle visait également d'autres dirigeants de Wendel.

La veille de l'AG de Wendel, dans une interview à l'hebdomadaire l'Express (10/06/2008), Sophie Boegner dénonçait une « captation déloyale du capital de la société », ainsi qu'une « prise de contrôle rampante ». Evoquant Ernest-Antoine Seillière, dont elle avait l'image d'un homme « intègre, loyal et fiable », Sophie Boegner a changé d'avis.

« Je crois qu'il a utilisé l'immense confiance qui lui était accordée à des fins autres que l'intérêt de la famille. Compte tenu de ses multiples casquettes - président de la SLPS, de Wendel Participations, de Wendel Investissement, et fondateur de la Compagnie de l'Audon - il s'est retrouvé en situation de conflit d'intérêts, à la fois décisionnaire, acteur et bénéficiaire », lançait-elle alors.

1 euro symbolique de dommages et intérêts
Evincée du conseil d'administration de SLPS, la holding familiale des Wendel, ses ennuis ne font que commencer. Le baron l'attaque en justice pour diffamation et lui réclame près de 3 millions d'euros, estimant que cette « campagne de dénonciation calomnieuse » n'était « pas complètement étrangère » à la chute de l'action Wendel.

Vendredi 30 janvier, Sophie Boegner a écopé de deux amendes de 1 000 euros avec sursis (la seconde concerne la plainte déposée par MM. Lafonta et Gautier), plus un euro symbolique qu'elle devra verser à son cousin. A noter que la condamnation ne porte que sur les propos parus dans l'Express, le tribunal ayant considéré que son attitude au cours de l'AG de Wendel était « légitime ».