En effet, l’actuelle Premier Ministre Julia Gillard approuve cette proposition. Première femme de l’Histoire du pays à ce poste, elle affirme être « pro-business ». Pour James Packer qui a rendu public cette semaine son intensive campagne de lobbying contre le projet de Wilkie, cette affirmation de Gillard est fausse et celle-ci devrait plutôt se revendiquer comme « anti-business ».

Le milliardaire a convoqué à Melbourne pour les rallier à sa cause plusieurs membres éminents du gouvernement comme le ministre des Finances Wayne Swan, la ministre de la Famille Jenny Macklin ou encore Bill Shorten en charge des Retraites. James Packer a également évoqué cette question avec le chef de l’opposition libérale, Tony Abbot, et son porte-parole sur les questions économiques, Andrew Robb.

C’est donc bien l’ensemble de la classe politique australienne qui a été mobilisé par notre baron, celui-ci est allé jusqu’à recruter l’ancien secrétaire national du parti travailliste, Karl Bitar, comme lobbyiste et pour préparer une campagne contre le gouvernement, si jamais les propositions de Wilkie n’étaient pas édulcorées.

302 millions de pertes pour Crown Limited
En cas d’application du projet et d’introduction de ces cartes à puces avec un montant prédéterminé de paris, James Packer perdrait plus de 302 millions de dollars australiens tous les ans selon Clubs Australia. De plus, l’industrie du jeu estime que l’installation de ces « smartcards » d’ici 2014, comme l’exigerait la loi, lui coûterait 3 milliards de dollars alors que selon le gouvernement, ce coût ne serait que de 2 milliards.

Un gouvernement qui jusqu’ici tient bon face à James Packer, et pour cause, le député de Tasmanie M.Wilkie a menacé de lui retirer son soutien si jamais il tentait d’enterrer sa proposition. Un revirement lourd de conséquence puisqu’il signifierait la fin de la très courte majorité dont dispose Julia Gillard à la Chambre des Représentants depuis août 2010.

Reste que pour notre baron cette réforme va dévaster l'industrie du jeu, le tourisme et l'hôtellerie. M. Wilkie a déclaré de son côté que l’entrée de James Packer dans le débat des machines de poker a renforcé sa détermination à imposer ces restrictions à l’industrie du jeu. Entre les deux hommes, la bataille s’annonce acharnée.