Jean-Marie Messier à nouveau sur le devant de la scène
Par La Rédaction
C'est lundi 5 octobre, devant le tribunal New York, que s'est ouvert le procès engagé par les petits porteurs, qui s'estiment avoir été lésés par les supposées falsifications des comptes de l'ex Vivendi Universal, devenu Vivendi depuis. Une affaire qui pourrait coûter plusieurs milliards d'euros au groupe, mais aussi à Jean Marie Messier, l'ancien PDG, et à Guillaume Hannezo, Directeur Financier à l'époque.
Ce qui leur est reproché ? Une fâcheuse tendance à l'embellissement des comptes du groupe qui, en juin 2000, avait fusionné avec Seagram et Canal+.
« Pendant la période concernée, les accusés ont annoncé des bénéfices et des recettes florissants et dépeint Vivendi comme une entreprise générant assez de liquidités pour honorer ses dettes, qui s'élevaient à environ 21 milliards de dollars pour des acquisitions de 77 milliards de dollars (...) En fait, la société a traversé une grave crise de liquidités qui l'a presque menée à la faillite », a expliqué Labaton Sucharow, le cabinet américain en charge de représenter collectivement les petits porteurs.
En juillet 2002, J2M avait dû quitter l'entreprise, en laissant plus de 13 milliards d'euros de pertes sur l'année précédente.
Selon un porte-parole du groupe, le seul chef d'accusation retenu par la justice Américaine tiendrait au fait que le risque d'insuffisance de liquidités n'aurait pas été suffisamment rendu public.
Il semble que les plaignants ne goûtent qu'assez peu l'euphémisme. Ceux-ci estiment que les dommages et intérêts pourraient atteindre les 50 milliards d'euros ; un montant qualifié de « fantaisiste » par Vivendi.
Déjà condamné en juillet 2008 par la SEC, il est vrai que Vivendi « ne s'était » vu infligé à l'époque, qu'une amende de 48 millions de dollars, visant à indemniser une dizaine de milliers d'investisseurs.
Quoiqu'il en soit, « dans l'hypothèse d'une condamnation de Vivendi, le calcul et le montant des indemnités potentielles ne seront connus qu'à l'issue d'une longue période, d'environ 18 mois, durant laquelle les actionnaires devront s'identifier et faire valider leur plainte », a-t-on précisé au sein du groupe.
Ce n'est qu'au terme de cette période de 18 mois, que Vivendi pourra faire appel du jugement.
Voilà une affaire dont nous aurons certainement l'occasion de reparler.