Jim Rogers craint pour ses positions sur le yen
Par La Rédaction
L’investisseur américain est réputé pour son militantisme en faveur des matières premières et agricoles. Mais l’ancien acolyte de George Soros est aussi un amateur et un spécialiste des marchés des changes. La monnaie japonaise est ainsi une composante non négligeable de son portefeuille. Mais l’enchainement séisme-tsunami-accident nucléaire est passé par là...
Jim Rogers fait évidemment référence aux variations récentes du yen, qui justifient à elles seules les pires craintes des banquiers centraux sur la volatilité excessive et les mouvements désordonnés des taux de change. Le 16 mars, la monnaie japonaise a ainsi connu une des journées les plus mouvementées de son histoire, bondissant en une demi-heure de 4,5%, à 76,36 yens pour 1 dollar, un record absolu.
Les récents évènements tragiques survenus sur la côte nord-est du Japon ne sont pas pour rien dans cette flambée. Les opérateurs expliquent ce mouvement de hausse par différents facteurs : afflux d’ordres à seuil de déclenchement (« ordres stop »), opérations de couverture sur les options, trading à haute fréquence, débouclage de stratégies dites de « carry trade » et surtout anticipation spéculative sur une future intervention de la Banque du Japon (BoJ).
Intervention historique des banques centrales
Dès lors, la réaction des autres banques centrales (Japon, Etats-Unis, Canada, Grande-Bretagne, BCE) ne s’est pas fait attendre. Fait assez rare pour être souligné, le principe d’une intervention conjointe de ces dernières sur le marché des changes a été décidé dans la nuit du 17 au 18 mars. Au Japon, on se dit hautement soulagé et on espère que cette « opération concertée contribuera au retour à la stabilité des taux de change extérieurs ». Des sources évoquent une injection de 2 000 milliards de yens dès le 18 mars de la BoJ sur le marché des changes.
Jim Rogers aussi a dû pousser un ouf de soulagement, tant il craignait qu’une volatilité ex-cessive ruine ses placements en monnaie japonaise. Il faut dire qu’il s’agit de la première intervention commune des banquiers centraux depuis celle sur l’euro en 2000, signe que la situation dramatique au Japon n’a pas été prise à la légère. Signe aussi que la nécessité d’une régulation commence à faire son chemin dans les esprits...