LONDRES (Reuters) - La compagnie aérienne britannique EasyJet a appelé jeudi les Etats à assouplir de manière concertée les restrictions de voyage, après avoir abaissé ses prévisions de vol en raison des nouvelles mesures de confinement imposées en Europe.

Comme toutes les compagnies aériennes, EasyJet s'attendait à un rebond cet été après presque un an de restrictions, mais la reprise tant espérée n'est toujours pas au rendez-vous en raison de l'apparition de nouveaux variants du virus.

Son directeur général, Johan Lundgren, a déclaré jeudi qu'il ne pouvait pas faire de prévisions pour l'été après que la compagnie a annoncé une chute de 88% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 165 millions de livres (186,14 millions d'euros).

Johan Lundgren a appelé les Etats à clarifier la date et les modalités de la levée des restrictions pour permettre aux passagers de faire des réservations.

"L'essentiel, c'est qu'ils aient un plan et qu'ils informent les gens dès que possible de la manière dont ils vont procéder", a-t-il déclaré à la presse.

La crise d'EasyJet sur son marché domestique, le Royaume-Uni, s'est aggravée mercredi, le gouvernement ayant prolongé son confinement national jusqu'au 8 mars et interdit l'accès à son territoire des ressortissants en provenance de 22 pays jugés à haut risque.

La compagnie a ainsi averti qu'elle ne volerait pas à plus de 10% de ses capacités de 2019 au premier trimestre, contre 18% au cours du trimestre passé, en raison de ces nouvelles mesures.

L'action du groupe chutait de 1,2 % à 705 pence en début de séance, même si les analystes de Goodbody jugent rassurantes les nouvelles annonces du groupe sur les coûts et la trésorerie.

Pour résister à la crise, EasyJet a décidé de réduire ses coûts de maintenance et d'aéroports. La majorité de ses pilotes basés au Royaume-Uni sont désormais sous contrats saisonniers.

Les finances de la compagnie aérienne ont été considérablement renforcées début janvier, grâce à un prêt sur cinq ans de 1,87 milliard de dollars partiellement garanti par l'Etat britannique.

(Sarah Young, version française Kate Entringer, édité par Jean-Michel Bélot)

par Sarah Young