Au printemps 2009, Chrysler, menacé de disparaître, doit se mettre sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Quelques semaines plus tard, le groupe renaît sous le contrôle du groupe Fiat, devenu actionnaire à hauteur de 20%. L’accord scellé entre les deux constructeurs avec l’approbation du gouvernement américain prévoit que ce pourcentage pourra passer à 35%, puis à 51% si les milliards injectés par les Etats-Unis ont été remboursés.

Le groupe de John Elkann s’étant emparé d’une première tranche de 5%, Fiat détient aujourd’hui 25% du capital de Chrysler. Et il devrait racheter rapidement 10% supplémentaires s’il parvient à redresser la situation financière du constructeur Outre-Atlantique.

Seuls les 16% qui lui permettraient d’être majoritaire devront être achetés en espèces sonnantes et trébuchantes. La valeur de ces parts sera fixée sur la base d’un coefficient multiplicateur fonction de l’Ebitda de Chrysler. Ce coefficient devra coïncider avec celui de Fiat à la Bourse italienne. Dans le cas où le montant obtenu serait supérieur à celui des constructeurs concurrents, la moyenne des coefficients des dix plus grands groupes automobiles de la planète servirait de référence.

Conclusion : aussi curieusement que cela puisse paraître, les dirigeants de Fiat doivent rêver que la situation financière de leur groupe se détériore provisoirement afin de minimiser le prix à payer pour Chrysler. Selon la presse italienne, la scission de l’empire Agnelli en deux entités distinctes a d’ores et déjà permis de diviser par deux le coefficient en question. Une bonne nouvelle pour John Elkann et Sergio Marchionne, son directeur général.

Sur la base des calculs estimatifs effectués par Il Corriere della Sera, la valorisation des 16% de Chrysler pourrait donc fluctuer entre moins de 300 millions de dollars et quelque dizaines de dollars.