Le destin de John Elkann, vice-président de Fiat depuis six ans, prend une nouvelle tournure. Le jeune vice-président du groupe italien accède à la présidence du constructeur de Turin. La place lui était promise, Gianni Agnelli l'ayant désigné comme son dauphin après la mort soudaine, en 1997, de Giovanno Agnelli, neveu de « l'Avvocato ».

John Elkann préside Exor, la holding gérant les participations de la famille Agnelli (dont la participation de 30% au capital de Fiat). Âgé de 32 ans, il affiche déjà douze ans d'ancienneté au conseil d'administration de Fiat. Le reste de son CV est tout aussi éloquent : passé par le prestigieux lycée parisien Victor-Duruy, « Jaki » obtient un diplôme d'ingénieur de l'école Polytechnique de Turin, avant de commencer sa carrière comme auditeur chez General Electric au début des années 2000.

John Elkann est également président de La Stampa, et siège aux conseils d'administration de RCS, propriétaire d'un autre grand quotidien italien, Il Corriere Della Sera, et du journal Le Monde. (Les Echos, 21/04)

Introduction en Bourse de la branche auto
Mais c'est bien dans l'automobile que se concentrent ses principaux défis. Fiat ambitionne de scinder sa branche auto de ses multiples activités. Outre la presse, Fiat détient le constructeur de poids lourd Iveco, le spécialiste des composants Magneti Marelli ou encore le fabricant de matériel agricole CNH.

Dans le cadre du plan stratégique quinquennal 2010-2014, la branche auto de Fiat devrait être introduite en Bourse. Le groupe, qui détient 20% de Chrysler, devrait progressivement porter cette participation à 35% d'ici deux ans. Le rapprochement Fait-Chrysler doit permettre de générer des synergies estimées à 250 millions d'euros par an, selon les prévisions de Mediobanca.

Sergio Marchionne, administrateur délégué du constructeur turinois, table quant à lui sur 5,5 millions d'unités vendues d'ici à 2014, un objectif très ambitieux au regard des récentes performances du groupe. Sergio Marchionne a récemment affirmé qu'il s'attendait à un résultat net proche de l'équilibre en 2010, après une perte de 848 millions d'euros un an plus tôt.