PARIS (Agefi-Dow Jones)--JPMorgan fait la pluie et le beau temps pour les valeurs télécoms françaises mercredi. Dans une note consacrée aux opérateurs hexagonaux, la banque a révisé son opinion à la fois sur Bouygues et Iliad, en relevant sa recommandation sur le conglomérat abritant Bouygues Telecom et en abaissant celle sur la maison mère de Free.

La banque américaine est ainsi passée de "neutre" à "surpondérer" sur Bouygues, avec un objectif de cours de 46 euros contre 42 euros précédemment. A l'inverse, JPMorgan a dégradé Iliad de "surpondérer" à "neutre", avec un objectif de cours abaissé de 195 à 135 euros. En conséquence, Bouygues signait la troisième plus forte hausse du SBF 120 mercredi après-midi, prenant 2,8% à 37,55 euros, tandis qu'Iliad se situait en queue de peloton, cédant 2,2% à 113,15 euros.

Patience requise pour Iliad

JPMorgan affirme apprécier la diversification de Bouygues, soulignant la force de son positionnement dans les activités de construction, notamment sur les projets plus complexes comme les écoquartiers et les villes intelligentes où l'activité est croissante et les marges plus élevées. Concernant Bouygues Telecom, la banque américaine juge que la croissance de l'opérateur devrait rester forte, même si elle note que "des interrogations" demeurent sur la génération de flux de trésorerie.

Quant à Iliad, la banque considère que son activité continue de reposer sur une colonne vertébrale solide. Mais la reprise d'une dynamique de croissance forte chez la maison mère de Free risque de demander de la patience, prévient-elle. Si les pressions sur l'activité fixe devraient prochainement s'estomper avec le lancement de la fameuse nouvelle Freebox --dont la direction d'Iliad indiquait début septembre qu'il aurait lieu "dans les prochaines semaines"-, le rebond dans le mobile devrait lui prendre davantage de temps, juge-t-elle.

Vers de nouvelles tentatives de consolidation au premier semestre 2019

Plus globalement, JPMorgan constate que les promotions des opérateurs français ont atteint des niveaux "exceptionnels". La banque se demande si c'est cette guerre commerciale qui alimente les spéculations sur une consolidation entre opérateurs ou l'inverse. "Un peu des deux", juge-t-elle. JPMorgan considère ainsi que le secteur se prépare à de nouvelles tentatives de rapprochement entre les acteurs au premier semestre 2019. Et la banque ne privilégie pas de scénarios particuliers, jugeant que "toutes les options sont sur la table".

Rappelons que Martin Bouygues avait indiqué à la fin août que la consolidation entre opérateurs télécoms serait "neutralisée" pendant cinq mois. Ceci en raison de l'appel d'offres du gendarme des télécoms, l'Arcep, portant sur la réattribution de fréquences mobiles qui crée une période de cinq mois pendant laquelle les opérateurs ne peuvent discuter entre eux. "Cette période va, je pense, durer jusqu'au premier trimestre 2019", déclarait le PDG de Bouygues.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: LBO

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