« Une Grenouille vit un Bœuf qui lui sembla de belle taille ». L'analogie avec la fable de La Fontaine n'est pas si exagérée. Car si le groupe Schaeffler compte parmi les plus gros sous-traitants au monde de l'industrie automobile, la taille du fabricant allemand de pneumatiques n'en reste pas moins 3 fois plus gigantesque.

En août 2008, Marie Elisabeth Schaeffler n'a pourtant pas hésité à s'emparer de 49,9% des parts de Continental AG, contre l'avis de ce dernier, en contractant une dette de l'ordre de 8 milliards d'euros.

Depuis, l'action a perdu près de 80% de sa valeur, et la dette du groupe détenu par « la veuve rusée », comme la surnomme la presse allemande, dépasse les 22 milliards d'euros, qui devront commencés à être rembourser dans les semaines à venir.

La crise, qui a gravement touché le secteur de l'automobile, a ruiné les espoirs de la femme d'affaires allemande et de son fils Georg Schaeffler, dont la fortune cumulée frôlait les 9 milliards de dollars en 2007.

Ni les remaniements drastiques opérés au sein de Continental, ni la fermeture annoncée en mars dernier de deux sites de production en Europe, ni les pourparlers engagés avec le gouvernement allemand d'une part et un fonds d'état des Emirats arabes unis, n'ont pour l'instant offert une perspective de sortie du tunnel.

Vers une reprise de Schaeffler par Continental ?

La semaine dernière, le fabricant de roulements mécaniques basé à Herzogenaurach a annoncé la préparation d'un plan qui pourrait conduire Continental à avaler à son tour le groupe de Mme Schaeffler.

« Schaeffler Group réfléchit à plusieurs options concernant la coopération future entre les deux entreprises », a déclaré un porte-parole de Schaeffler. « L'intégration (de Schaeffler dans Continental) fait partie des options possibles », a-t-il ajouté.

Au regard des tensions qui président aux relations entre les deux entités et qui ont jusqu'à présent empêché toute forme de collaboration pourtant sources potentielles d'économies, cette solution ne se mettrait pas en place sans heurts et nécessiterait probablement une aide de l'état allemand.

Souhaitons quoi qu'il en soit au groupe de Madame Schaeffler de ne par finir comme la grenouille de Monsieur de La Fontaine.