PARIS - La préfecture de police de Paris a interpellé hier plus de 200 individus après des heurts qui ont éclaté entre les forces de l'ordre et des "black blocs" qui avaient pris la tête du cortège pour les manifestations du 1er-Mai.

Près de 1.200 "black blocs", des individus cagoulés et masqués, se sont infiltrés dans "le pré-cortège" de la manifestation du 1er-mai organisée par les unions syndicales régionales d'Île-de-France.

Rassemblés au niveau du pont d'Austerlitz, dans l'est de Paris, ils ont brisé des vitrines le long du boulevard de l'Hôpital, dans le 13e arrondissement, saccageant notamment un restaurant McDonald's, et détruit les véhicules d'un concessionnaire, incendié un engin de chantier et lancé des projectiles sur les forces de l'ordre.

Les policiers, qui ont attendu quelques minutes avant d'intervenir, ont répliqué avec un canon à eau et des gaz lacrymogènes.

Une quarantaine des personnes interpellées ont été orientées dans les commissariats pour des suites judiciaires, a déclaré à la presse, le préfet de police, Michel Delpuech. Les forces de l'ordre ont également arrêté trois individus pour des jets de projectiles et quatre personnes pour port d'armes prohibées.

Le préfet de police a ajouté que les autorités disposaient d'images qu'elles exploiteront pour "identifier les auteurs, les interpeller et les déferrer à la justice".

Le cortège parisien, qui devait partir initialement de la place de la Bastille pour se diriger vers la place d'Italie via le pont d'Austerlitz, a modifié son trajet pour passer par le pont Charles de Gaulle.

Selon la police, 20.000 manifestants ont pris part au cortège, 55.000 selon la CGT.

Au total, quelque 143.500 personnes selon les autorités, 210.000 selon la CGT, ont défilé sur le territoire dans le cadre des manifestations pour le 1er-mai, une journée de fête du Travail marquée par la désunion syndicale.

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BRUXELLES - La Commission européenne a déclaré hier que la décision des Etats-Unis de prolonger d'un mois les exemptions de droits de douane sur l'acier et l'aluminium accordées aux pays de l'Union européenne, au Canada et au Mexique était de nature à entretenir l'incertitude pour les entreprises.

Dans sa décision annoncée lundi soir, quelques heures avant l'expiration des premières exemptions temporaires accordées fin mars, la Maison blanche a précisé que des accords avaient pu être conclus pour des exemptions permanentes avec l'Argentine, l'Australie et le Brésil.

Pour ce qui est de l'Union européenne, du Canada et du Mexique, en revanche, Donald Trump a décidé pour l'instant de prolonger les exemptions "pour une dernière période de 30 jours", au 1er juin, afin de poursuivre les négociations.

Commentant cette décision, la porte-parole de la Maison blanche Sarah Sanders a dit espérer que ce délai de 30 jours permettrait de boucler les discussions.

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WASHINGTON - Le procureur spécial Robert Mueller a, lors d'une rencontre avec les avocats de Donald Trump en mars, évoqué la possibilité de délivrer une assignation à comparaître à l'adresse du président américain si ce dernier refuse de répondre aux questions des enquête dans le dossier russe, a rapporté hier le Washington Post.

Citant quatre personnes proches du dossier, le quotidien précise que Robert Mueller a parlé d'une éventuelle assignation après que les avocats de Donald Trump ont dit que le président américain n'était pas tenu de parler à des enquêteurs fédéraux travaillant sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

John Dowd, un ancien avocat de Donald Trump, a confirmé que Robert Mueller avait évoqué une assignation à comparaître visant le président américain dans le cadre de l'enquête russe, qui porte également sur une possible collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat Trump.

Le New York Times et le Wall Street Journal ont rapporté lundi que Robert Mueller avait plus d'une quarantaine de questions à poser au président américain, dont certaines ont trait à ses relations avec la Russie, des articles qui ont suscité l'ire de Donald Trump.

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JERUSALEM - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré hier ne pas vouloir une guerre contre l'Iran, après avoir accusé lundi la République islamique d'avoir mené en secret un programme d'armes nucléaires, son entourage précisant qu'il s'agissait surtout de donner des arguments à Donald Trump pour dénoncer l'accord de Vienne.

Les "preuves" présentées lundi par le chef du gouvernement israélien alors que Donald Trump doit décider dans les prochains jours si les Etats-Unis se retirent de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont été jugées "convaincantes" par la Maison blanche et "authentiques" par le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.

Les pays européens signataires de l'accord prévoyant un gel des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales - France, Allemagne et Royaume-Uni - ont réagi avec davantage de prudence, y voyant la démonstration à la fois de l'utilité de l'accord existant et de la nécessité d'un accord "élargi" évoqué par Emmanuel Macron et Angela Merkel avec le président américain la semaine dernière.

Pour appuyer ses "révélations", Benjamin Netanyahu a présenté hier des vidéos, des photos, des graphiques et d'autres documents émanant, a-t-il dit en anglais, d'archives nucléaires secrètes iraniennes qu'Israël s'est procurées en février.

Ces documents portent pour l'essentiel sur des activités antérieures à l'accord de Vienne mais, a-t-il affirmé, l'Iran a conservé depuis 2015 des données importantes sur la technologie nucléaire et a continué de nourrir "son savoir-faire en matière d'armes nucléaires".

Téhéran a tourné en dérision ces informations et accusé le chef du gouvernement israélien de vouloir alimenter les soupçons à l'approche de l'échéance du 12 mai que Donald Trump a fixée aux signataires européens de l'accord pour modifier le texte.

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SYDNEY - Emmanuel Macron est arrivé en Australie pour une visite prévue jusqu'à jeudi pour renforcer le partenariat stratégique et approfondir les liens après l'accord de 2016 pour la fourniture de sous-marins français.

Il se rendra en suite en Nouvelle-Calédonie, six mois avant le référendum sur l'indépendance et 30 ans jour pour jour après les violences meurtrières sur l'île d'Ouvéa.

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EREVAN - Le chef de l'opposition arménienne, Nikol Pachinian, a appelé hier des dizaines de milliers de partisans réunis à Erevan à mener une vaste campagne de désobéissance civile après le rejet de sa nomination comme Premier ministre par le parti au pouvoir.

L'ancien journaliste devenu député, qui a pris la tête de la contestation à l'origine de la démission du Premier ministre et ancien président Serge Sarkissian le 23 avril dernier après onze jours de manifestations, avait présenté son élection au poste de Premier ministre par intérim comme le seul moyen de sortir de la crise qui secoue le pays depuis près de trois semaines.

Mais sa candidature n'a obtenu que 45 voix sur 105 à l'Assemblée nationale, le parlement monocaméral, contrôlé par le Parti républicain de Serge Sarkissian (58 élus).

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BANGUI - Quinze personnes au moins ont été tuées hier dans une attaque armée contre l'église Notre-Dame de Fatima à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, a-t-on appris auprès d'un responsable de la morgue d'un hôpital de la ville et de Médecins sans frontières.

Neuf cadavres ont été transportés à la morgue de l'Hôpital communautaire de Bangui, a indiqué un responsable de l'établissement. MSF a dit que six personnes étaient mortes et 60 autres traitées pour des blessures dans les hôpitaux que gère l'organisation.

L'attaque s'est produite dans la matinée, en plein office. Des grenades et des coups de feu ont été tirés sur les paroissiens, qui ont été pris au piège, rapportent des témoins.

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SAN JOSE, Californie - Facebook prévoit d'ajouter un service de rencontres en ligne aux fonctionnalités de son réseau social, a annoncé hier son PDG, à l'occasion de la conférence annuelle F8, évènement Facebook dédié aux développeurs.

Mark Zuckerberg a ajouté qu'un tel service constituait un développement naturel pour une entreprise dont la spécialité est de mettre des gens en relation les uns avec les autres.

"Il y a 200 millions de personnes sur Facebook qui se présentent comme célibataires, donc il y a clairement là quelque chose à faire", a-t-il déclaré.

Le service privilégiera la recherche de relations à long terme et pas de "simples passades", a poursuivi Mark Zuckerberg.

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SAN FRANCISCO - Apple a annoncé hier un chiffre d'affaires et des profits supérieurs aux attentes pour la période janvier-mars au cours de laquelle le groupe a vendu 52,2 millions de ses iPhone, à peine en-dessous des anticipations de Wall Street montrant sa capacité de résistance face au tassement de la demande mondiale pour les smartphones.

Le groupe américain prévoit pour la période avril-juin, troisième trimestre de son exercice décalé, un chiffre d'affaires compris entre 51,5 et 53,5 milliards de dollars (43-44,5 milliards d'euros) alors que l'estimation actuelle des analystes est de 51,6 milliards selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

Apple a aussi relevé son programme de retour aux actionnaires de 100 milliards de dollars, les rachats d'actions correspondant devant débuter dans le trimestre en cours.