C'est le journal russe Kommersant qui l'a révélé, le 12 août dernier : le groupe russe de télécommunications VimpelCom pourrait acquérir Wind, troisième opérateur de téléphonie mobile italien et acheter 51% du capital de l'égyptien Orascom Telecom au magnat Naguib Sawiris. L'accord, estimé à 6,5 milliards de dollars, pourrait être conclu rapidement, en numéraire et en actions.

Les analystes d'UniCredit accréditent cette thèse et la justifient : « En termes de stratégie, nous accueillons favorablement l'opération ». Ils poursuivent : « Ces accords suggèrent un quasi-doublement de la taille de VimpelCom en termes de chiffre d'affaires, la transformant en un acteur véritablement international avec une exposition géographique diversifiée ».

Le nouvel ensemble, présent aussi bien en Russie qu'en Italie, en Afrique ou au Moyen-Orient, serait valorisé autour de 25 milliards de dollars. Au 1er trimestre, il a enregistré un profit de 412 millions de dollars.

La fin des ennuis pour Sawiris ?
Pour Naguib Sawiris, ce serait la fin d'une longue quête, qui avait d'abord échoué avec MTN en juin dernier, en raison de l'opposition du gouvernement algérien, hostile au passage de Djeezy, filiale locale d'Orascom, sous pavillon sud-africain.

Au final, Sawiris et ses associés devraient acquérir 20% à 23% des actions à droit de vote de VimpelCom et avoir une influence certaine sur un groupe qui totaliserait plus de 200 millions d'abonnés mobiles. Les autres principaux actionnaires seraient l'opérateur norvégien Telenor, avec 27% des actions, et le russe Alfa Group, dirigé par le milliardaire Mikhail Fridman, avec 35% des actions. Auparavant, ces derniers détenaient 36% et 44,6% des titres.

Pour l'homme d'affaires égyptien, c'est surtout une bonne nouvelle si on considère sa stratégie, qui était de restructurer sa dette et de vendre des actifs, tout en conservant un droit de regard sur ses affaires. Ces dernières ont en effet été quelque peu ébranlées par les enquêtes du fisc algérien et italien, qui lui réclamaient respectivement des redressements de 596 millions de dollars et 60 millions d'euros.